mardi 26 mars 2013
La descente aux enfers de Hollande
On ne va pas s’étendre sur les déconvenues qui ont jalonné, ces derniers jours, comme autant de pierres noires, la descente deFrançois Hollande aux enfers, depuis l’affaire Cahuzac jusqu’à son affaissement dans les enquêtes de popularité (moins 6 % en un mois), en passant par la dégradation de la situation de l’emploi.
On s’arrêtera en revanche sur les quelques signaux politiques qui ont ponctué, comme de lourdes sanctions venues du peuple, cette sombre semaine. Le premier est le résultat du second tour de l’élection législative partielle de l’Oise. En l’absence du candidat socialiste éliminé au premier tour, la spectaculaire poussée du Front national, dont la candidate talonne le député UMP sortant, est la réponse brutale de l’électorat au président de la République et à son gouvernement. Quelques heures auparavant, la droite avait de son côté manifesté à Paris, avec une résolution et dans un nombre impressionnant, et bien au-delà de son opposition au projet de mariage homosexuel, son hostilité au pouvoir en place. Et enfin, samedi, au cours du congrès du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, allié principal du PS, s’était livré à une attaque d’une violence verbale inouïe contre le ministre de l’Économie Pierre Moscovici.
Ainsi donc l’opposition n’est plus seulement dans les déclarations et les discours, elle est désormais dans les urnes et elle est dans la rue. Dix mois après l’élection du président de la République, des centaines de milliers de Français défilent pour l’inviter à la démission. À la détermination des plus radicaux, la police répond de manière abusivement brutale. C’est le signe d’une faiblesse. La faiblesse d’un pouvoir isolé de son peuple, désavoué majoritairement par toutes les catégories, notamment les plus défavorisées (75 % des ouvriers, 76 % des commerçants et artisans). Il ne reste à François Hollande que le soutien des sympathisants PS (77 %). Son pari sur le rassemblement a échoué, sous l’effet de son comportement revanchard et sectaire, comme a échoué son pari sur la croissance que rien n’étayait lorsqu’il le joua, et comme a échoué son pari sur le redressement qu’il n’accompagna d’aucune fermeté réformatrice.
Comment peut-il s’échapper de l’impasse dans laquelle il s’est enfermé ? Sa majorité légale ne correspond plus à la réalité du pays. Des courants contraires divisent sa propre famille. Ainsi se trouve-t-il-réduit à une dramatique impuissance. Certains déjà parlent de dissolution. Mais pour quel avenir incertain, si c’est à la tête qu’est le mal ?
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