TOUT EST DIT

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jeudi 14 mars 2013

Jorge Mario Bergoglio, un jésuite austère et modéré


L'Argentin Jorge Mario Bergoglio, 76 ans, a été élu pape, mercredi 13 mars. Son élection a été une surprise générale, du fait notamment de son profil de jésuite austère, considéré comme modéré et de tendance réformiste. Selon les "indiscrétions" qui ont filtré sur le dernier conclave de 2005, Jorge Mario Bergoglio était pourtant déjà le dernier cardinal en lice face à Benoît XVI lors du dernier conclave. Il ne figurait cependant pas cette fois dans la "shortlist" des parieurs en raison de son âge. 

Son élection est une première pour l'Eglise catholique, qui n'a jamais été dirigée par un représentant de la Compagnie de Jésus. Archevêque de Buenos Aires et primat d'Argentine, cet homme timide et à la parole rare bénéficie d'un grand prestige parmi ses ouailles, qui apprécient sa totale disponibilité et son mode de vie dénué de toute ostentation.

COMBAT CONTRE LE MARIAGE HOMOSEXUEL
En 2010, il s'est opposé avec vigueur à la loi légalisant le mariage homosexuel en Argentine, pays où l'avortement est interdit. Il s'est aussi élevé contre le droit octroyé aux transsexuels de faire enregistrerce changement à l'état civil. En septembre 2012, il critique les prêtres qui refusent de baptiser les enfants nés hors mariage, les qualifiant d'"hypocrites".
Peu bavard, il ne mâche pour autant pas ses mots pour dénoncer la corruption de la classe politique et la crise des valeurs de la société argentine. Jorge Mario Bergoglio est connu pour la vie simple qu'il a menée à Buenos Aires, voyageant en métro et en bus, passant ses week-ends dans les paroisses défavorisées, au contact des prêtres des bidonvilles. Cet homme au parcours peu commun souffre toutefois d'une santé fragile : il vit avec un seul poumon depuis une opération à l'âge de 20 ans.
FAMILLE MODESTE
Né le 17 décembre 1936, à Buenos Aires, le nouveau pape a vu le jour dans une famille modeste. Fils d'un employé des chemins de fer d'origine italienne, il va à l'école publique. Il achève ses études avec un diplôme de technicien en chimie. A 22 ans, il intègre la Compagnie de Jésus, où il y étudie les humanités et obtient une licence de philosophie. Après un détour par l'enseignement privé, il suit des études de théologie. Il est ordonné prêtre le 13 décembre 1969.
Moins de quatre ans plus tard, à tout juste 36 ans, il est élu provincial (responsable national) des jésuites argentins. Il assumera cette responsabilité pendant six ans. Pendant la dictature militaire en Argentine (1976-1983), Jorge Bergoglio se bat pour conserver l'unité d'un mouvement jésuite taraudé par la théologie de la libération, avec un mot d'ordre : maintenir la non-politisation de la Compagnie de Jésus.
Le futur cardinal se rend ensuite à Fribourg, en Allemagne, où il obtient son doctorat. A son retour, il reprend l'activité pastorale comme simple curé de province dans la ville de Cordoba, à 700 km au nord de Buenos Aires. Le 20 mai 1992, Jean-Paul II le nomme évêque d'Auca et évêque auxiliaire de Buenos Aires. Il grimpe alors les échelons de la hiérarchie catholique de la capitale, et revêt finalement la pourpre cardinalice le 21 février 2001.
CARRIÈRE MÉTÉORIQUE
En dépit de cette carrière météorique, l'homme est resté "très humble"et "garde un profil bas", selon le père Marco. Il se lève à 4 h 30 et termine sa journée à 21 heures. Il n'a pas de voiture, se déplace entransports en commun et a renoncé à occuper la somptueuse résidence des archevêques de Buenos Aires. On le dit très attentif aux besoins de ses collaborateurs, qui peuvent le joindre à tout moment sur une ligne téléphonique directe. Il n'accorde pas d'interviews, tout en étant lui-même un lecteur assidu de la presse.
On le sait grand lecteur de José Luis Borgès et de Dostoïevski, amateur d'opéra et fanatique du club de football de Buenos Aires San Lorenzo, fondé par un prêtre. Mgr Bergoglio a vu sa réputation grandement accrue parmi ses pairs pour son travail comme rédacteur adjoint du rapport final du synode d'octobre 2001 : le rapporteur principal, l'archevêque de New York Edward Egan, n'a pu mener à bien sa mission du fait des attentats du 11 septembre 2001, et c'est au cardinal argentin qu'il est revenu de mener l'essentiel des travaux. Au Saint-Siège, il était avant son élection membre de la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.

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