mercredi 13 mars 2013
En tournée !
En tournée !
En visite à New Delhi, Moscou ou Alger, François Hollande incarne la France, sa culture et ses industries. A Tombouctou, il est le chef d’une armée dont on salue l’engagement. Mais à Dijon, chef-lieu de la Côte-d’Or, qui représente-t-il sinon une majorité amincie et une présidence chahutée ?
Le PS laisse entendre que le chef de l’Etat est sur le point de « parler aux Français ». Mais si une allocution télévisée permet de tracer des perspectives et de développer des projets, elle ne peut pas grand-chose contre une décote d’amour. Face à la débandade des cœurs, rien ne vaut le bain de foule et les rencontres avec « les vraies gens ».
Pas question toutefois de bomber le torse, on n’est pas au Mali. Il faut agir finement, garder ce qu’il faut d’humilité pour montrer qu’on perçoit les angoisses du peuple tout en affichant la détermination de celui qui a un cap et entend s’y tenir. L’habillage du calendrier est décisif. François Hollande passe une trentaine d’heures à 300 km de Paris et cela devient « un voyage de deux jours ». Découcher en province, la belle prouesse ! Mais dans notre monde de signes et de « communication », cette nuitée bourguignonne est là pour écarter l’idée que le président est coupé de ceux qui l’ont élu.
Le bain de foule est l’antidote des sondages acides, la potion de l’élu en déconfiture. Donner à voir les applaudissements des militants est une façon de réactiver le bon vieux principe politique : « si des gens vous applaudissent, c’est qu’au fond ils adhèrent ». C’est pourquoi, même à l’heure de Twitter et de Facebook, quand le chômage touche 3,7 millions de compatriotes, François Hollande doit mettre ses pas dans ceux de Mitterrand, Chirac et Sarkozy, serrer des mains, hocher la tête, souligner qu’il est « à l’écoute » et dire qu’envers et contre tout il faut « garder confiance ».
Métier de président, métier compatissant !
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