mercredi 13 mars 2013
Ayrault, le général Hiver
Ayrault, le général Hiver
Il paraît que gouverner, c'est prévoir. Y compris le temps qu'il va faire. Pas étonnant, dans ces conditions, que l'exceptionnel épisode neigeux intervenu dans la moitié nord de la France ait déclenché l'habituel concert de protestations indignées sur l'imprévoyance de nos dirigeants et des pouvoirs publics. Il s'inscrit dans notre propension à refuser les aléas, climatiques ou autres, qui perturbent le bon ordonnancement de nos habitudes de vie. Dire cela n'empêche pas de compatir à la galère endurée depuis l'autre nuit par les naufragés de la route et du rail, ainsi que celle des 68.000 foyers privés d'électricité. Simplement convient-il de s'interroger sur l'imprévisibilité de tels événements et les moyens d'y faire face.
On notera que ce n'est pas la première fois que les mêmes causes produisent les mêmes effets. À savoir un tollé généralisé. Ce qui pousse le pouvoir à surréagir, au risque de se voir reprocher, après, de ne pas en avoir fait assez, avant. Hier, François Hollande a promu Jean-Marc Ayrault au grade de général Hiver dans ces circonstances « exceptionnelles ».
Chargé d'activer la cellule interministérielle de crise, le Premier ministre a carrément décrété la mobilisation générale contre la « crise climatique ». Rien que ça. Évitons de nous gausser. D'autres, avant lui, n'ont pas fait autrement. Reconnaissons aussi que, face à des situations exceptionnelles, nous serons toujours sous-équipés. Demandons-nous, aussi, si nous sommes prêts à accepter les contraintes d'une politique de précaution.
Dans le cas présent, on peut déplorer que les multiples alertes orange lancées par Météo France n'aient entraîné aucune prise de disposition préventive. Mais il n'est pas sûr que nous en aurions accepté les excès. Même si notre bon général Hiver est arrivé un peu après la bataille, il faut admettre que les Français ne s'accommoderaient pas forcément d'un état d'alerte permanent.
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