L'Insee qui s'attendait à une très légère croissance en fin d'année 2012, table désormais sur une stricte stagnation de l'activité économique au second semestre. Sur l'ensemble de 2012, le PIB progresserait à peine (+0,2%) Avant la chute en 2013?
Les conjoncturistes de l'Insee jouent la prudence. Dans un point de
conjoncture publié jeudi soir, ils prennent acte de la récession qui a
marqué l'Europe au deuxième trimestre. Et ils estiment que le PIB
devrait continuer de reculer au sein de la zone euro, d'ici à la fin de
2012. Notamment en raison des politiques d'austérité. «Les mesures de
maîtrise des déficits publics, le regain d'inflation et la dégradation
du marché du travail pèseraient fortement sur le pouvoir d'achat des
ménages européens» et «ceux-ci continueraient de réduire leurs dépenses»
soulignent les experts de l'Institut de la statistique. Cette baisse de
la demande des ménages entraîne un recul de l'investissement, qui
contribue à faire chuter encore plus l'activité économique.
Escrocs et bonimenteurs |
Mais la France échapperait à cette récession européenne, si l'on en croit l'Insee. Certes, l'institut a revu encore à la baisse le niveau de l'activité au second semestre 2012. En juin, il prévoyait une très légère progression du PIB au cours des troisième et quatrième trimestre de cette année. Désormais, il affiche le chiffre zéro, pour chacun de ces trimestres. Pas de récession, contrairement à qui se passe dans la zone euro. Mais une stricte stagnation, quasiment équivalente à la conjoncture allemande. Outre-Rhin, le PIB augmenterait à peine, de 0,1%, au troisième comme au quatrième trimestre, estime l'Insee. Au total, sur l'ensemble de 2012, le PIB français augmenterait très peu, de 0,2%. Un chiffre proche de celui affiché par Bercy, dans ses hypothèses budgétaires (+0,3%), et que défend donc le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici.
Le chômage revu encore à la hausse
Pour autant, si la France échapperait à la récession d'ici à la fin de l'année -l'Insee ne se prononce pas encore pour 2013- la situation économique et sociale continuerait de se détériorer. L'économie perdrait 67.000 emplois salariés au second semestre -une baisse qui reste encore limitée au regard de la faiblesse de l'activité-, ce qui entraînerait une nouvelle hausse du chômage. L'Insee a revu à la hausse sa prévision de taux de chômage pour la fin de l'année. Les chômeurs (au sens du BIT) représenteraient en décembre 10,6% de la population active (contre 9,8% fin 2011), Dom compris.
Sous l'effet des hausses d'impôt et du ralentissement des salaires, le pouvoir d'achat des ménages enregistrerait en 2012 son plus net recul depuis 1984, confirme l'Insee, qui avait déjà fait cette prévision en juin dernier.
Il baisserait de près de 1,5% par ménage. Mais la consommation ne reculerait pas autant, les Français choisissant de puiser dans leur épargne. Une hypothèse audacieuse? «C'est toujours ce qui s'est produit lors des épisodes précédents» argumentent les experts de l'Insee. Ainsi, grâce à la baisse de l'épargne, la consommation resterait stable en 2012 (-0,1%), tout comme l'investissement des entreprises (-0,2%). En fait, le vrai soutien à la demande intérieure viendrait des administrations, dont les dépenses augmenteraient de 1,3%. Les exportations progresseraient faiblement (+2,1%), en regard de tendances passées.
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