TOUT EST DIT

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vendredi 5 octobre 2012

Aurélie Filippetti avait-elle besoin de ridiculiser la cause des femmes en prenant la défense de Valérie Trierweiler comme elle l'a fait ?

Ce jeudi sur Europe 1, c'est au nom du "féminisme" et du droit des femmes à travailler qu'Aurélie Filippetti déplore le renoncement de Valérie Trierweiler à une émission sur D8. Cette excuse politique facile est un argument galvaudé qui ridiculise le message féministe, car la Première dame n'est pas une femme comme les autres...
Dans une interview donnée à Europe1, Aurélie Filippetti, Ministre de la culture a encore ridiculisé le message féministe et plus généralement la cause des femmes  :" je suis féministe, j'encourage le travail des femmes. Je déplore que pour cette femme il soit si difficile d'exercer son métier aujourd'hui (...) le traitement qui est fait aux femmes dans le monde professionnel et à Valérie Trierweiler depuis que François Hollande a pris ses fonctions me choque."
L'erreur de casting à la culture
À bout de souffle la Ministre en appelle au féminisme pour redorer le blason de la première dame, écorné depuis l'affaire du tweet. Mais Madame La Ministre, le féminisme n'est pas un pansement que l'on colle à chaque fois qu'on subit une égratignure politique.
Alors bien sûr, Madame Trierweiler est une femme active comme de nombreuses autres et qui à ce titre mérite, a priori, un traitement semblable aux autres personnes... à une exception près : son mari est le Président de la République. Rappelons que le Président de la République est le chef de l'Etat, qu'il nomme le Premier ministre et conduit avec ce dernier la politique de la Nation. Sauf à être totalement inconscient ou aveugle, il est certain que la surexposition médiatique de la Première dame (notamment sur Direct 8 qui était son dernier projet) a nécessairement des répercutions sur l'exercice de la fonction présidentielle... L'affaire du tweet l'a tristement démontré.
Par ailleurs, si Madame Trierweiler était une femme comme les autres et surtout si elle était une journaliste comme les autres, pourquoi s'entoure-t-elle de cinq conseillers à l'Elysée grassement payés sur le dos du contribuable ?
Rappelons le déferlement de haine de l'intelligentsia parisienne lorsque Madame Sarkozy s'était entourée de deux conseillers pour mener à bien des actions associatives à but réellement humanitaires, elles...
Lorsque j'entends Madame Filippetti se revendiquer du féminisme pour défendre Madame Hollande, je suis consternée de voir à quel point le féminisme à été perverti par l'idéologie socialiste. Aujourd'hui le féminisme est employé comme un simple outil dans la grande boite idéologique d'une gauche exangue et incapable de faire face à la crise. C'est toujours la même chose avec les socialistes quand ils ne savent plus quoi faire ils en appellent au féminisme, à l'égalité des chances et à la diversité. Cela pourrait être intéressant si ces thèmes n'étaient pas sacrifiés à des basses fins politiciennes. Le féminisme n'est pas une idéologie de gauche ou de droite, c'est un engagement républicain, pragmatique dont l'objectif est la justice et l'équité.
Madame Filippetti, tout comme les autres ministres du gouvernement Ayrault, était nettement moins expansive et féministe lorsqu'il s'agissait de défendre Rachida Dati, qui pourtant était constamment attaquée sur ses talons, ses bas, ses jupes, ses rouges à lèvres.... Autant de coup de griffes sexistes qu'elles auraient du trouver insupportables. D'ailleurs, en tant que féministes, elles auraient pu faire d'elle une icône de la femme politique émancipée du 21ème siècle, car après tout, elle représente tout ce que la gauche fait semblant d'aimer : la France Black/Blanc/Beur, l'ascenseur social, la femme libérée.
Finalement, en quelques phrases, Madame Filippetti nous a montré à quel point le féminisme promu par la gauche était un féminisme élitiste destiné à quelques apparatchiks parisiens et très éloigné de la majorité des femmes.
Après la réduction du congé parental, la transformation de Valérie Trierweiler en Jeanne d'Arc, la gauche ne cesse de nous surprendre en matière d'action (ou plutôt d'inaction) pour le droit des femmes. Face à l'inertie de la Ministre des droits des femmes, Nadjet Vallaud-Belkacem, il est logique que sa collègue de la culture ait voulu apporter un peu d'aide à sa consœur... Sur ce coup là, c'était quand même bien raté...



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