TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

dimanche 2 septembre 2012

Ordre bafoué 


Le ministre de l’Intérieur et des Cultes est aujourd’hui à Mulhouse. Le déplacement de Manuel Valls concerne principalement le volet cultuel de son ministère : il inaugure la synagogue restaurée. Il arrive aussi dans une ville qui, à l’instar de bien des cités françaises, doit faire face à une délinquance persistante. Mulhouse n’a pas été sélectionnée dans la première tranche des zones de sécurité prioritaires. Elle aurait, hélas, largement pu en faire partie.
Et c’est bien là que le bât blesse. Le développement de la délinquance dans les quartiers difficiles est tel que l’État est condamné à sélectionner les cancres de la sécurité et du bien-vivre, pour tenter de les ramener dans le droit chemin. De ce point de vue, Marseille est classé hors catégorie. La vague meurtrière qui ensanglante cette ville témoigne de l’échec des politiques menées depuis des années dans la deuxième ville de France. Le folklore et la réputation centenaire de violence qui collent à la peau de la cité phocéenne peuvent expliquer que l’on y ait laissé pourrir la situation. Borsalino et la French Connection faisaient partie du folklore local, au même titre que le pastis et la pétanque. On comptait, lâchement, sur les parrains du Milieu local pour maintenir une sorte de « violence acceptable », quitte à leur abandonner une partie du maintien de l’ordre. De leur ordre.
Aujourd’hui, la coupe est pleine de sang. La kalachnikov fait la loi dans certains quartiers, au point que des élus républicains appellent l’armée au secours. Redoutable solution ! Dans un État de droit, la police est seule à même de défendre l’ordre. Appeler l’armée, c’est reconnaître que cet ordre est bafoué, que, quelque part, la République est en danger, et qu’il y a urgence à agir.
L’heure du ménage a sonné. L’État doit reconquérir les quartiers par l’épée, mais aussi par l’éducation et la morale.
Morale. Un mot désuet, dans une ville où les mises en examen d’élus de tous bords témoignent d’un certain relâchement des mœurs. Appeler l’État au secours est une démarche compréhensible. Il serait tout aussi souhaitable de voir les élus marseillais commencer par balayer devant leur porte.

0 commentaires: