dimanche 2 septembre 2012
La croissance vaut bien une messe
François Hollande ira-t-il jusqu'à faire de la restauration des
marges des entreprises françaises une cause nationale ?
Le retour de la croissance vaut bien une messe libérale. Dix
ministres et le chef d'un gouvernement de gauche à l'université du
MEDEF, dans l'antre du capitalisme, serrant des mains de patrons,
souriant à des électeurs qui n'ont pas tous voté François Hollande.
C'était cette semaine.
La présence était massive et le symbole si fort que Jean-Luc
Mélenchon a dénoncé « les risettes » faites à Laurence Parisot, baptisée
« chef d'état-major de la réaction ». Le patron du Front de gauche
cherche à exister de nouveau en reprenant sa posture radicale, en guerre
contre les patrons, en rupture avec le capitalisme.
Le
gouvernement, lui, est confronté à la réalité. Il porte désormais la
responsabilité de la conduite des affaires du pays en période de crise.
Sans états d'âme, le nouveau pouvoir politique est allé chercher auprès
du pouvoir économique des raisons d'espérer dans le retour d'une
croissance dont il a tant besoin.
Quand il est impossible
d'augmenter la dépense publique pour faire repartir la machine
économique parce que la dette est trop lourde, quand il est suicidaire
de tailler brutalement dans ces dépenses et de renforcer la pression
fiscale, au risque de la récession, le chemin de crête ressemble à la
corde du funambule.
Il faut contenir les dépenses en supprimant
celles qui ne sont pas essentielles, il faut alourdir les impôts sans
tuer la consommation des ménages et l'investissement des entreprises, et
il faut surtout renouer avec la croissance. C'est elle qui permettra
l'augmentation des recettes fiscales de l'État et qui créera de
l'emploi.
Ces « risettes » au patronat sont, pour le président de
la République, une façon de reconnaître, sans le dire, l'importance
primordiale de la compétitivité de nos entreprises. Jusqu'où François
Hollande ira-t-il dans son credo entrepreneurial ?
On sait que la
bien meilleure santé économique de l'Allemagne tient à un positionnement
haut de gamme de ses produits, à une recherche et développement plus
efficace, et à un tissu de PME de plus grande taille.
On dit moins
que les entreprises allemandes voient leur profitabilité augmenter
depuis dix ans, quand celle des entreprises françaises baissait
fortement.
Or, ce sont ces profits qui permettent aux entreprises
allemandes d'investir dans leur appareil de production, dans
l'innovation et dans la formation des hommes.
François Hollande
ira-t-il jusqu'à faire de la restauration des marges des entreprises une
cause nationale ? Ce qu'il ne pouvait dire au peuple de gauche quand il
devait se faire élire, osera-t-il le dire au peuple français une fois
élu ?
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