The Economist l'admet, "la crise de l'euro est fondamentalement politique, non pas monétaire ou financière."
Clairement, la crise de l'euro ne peut pas être si compliqué que ça - même The Economist
est capable de le comprendre : "La crise de l'euro est fondamentalement
politique, non pas monétaire ou financière", écrit-il. "La BCE ne peut
pas redresser l'euro ; elle peut seulement gagner du temps."
Ne soyons pas ingrats devant ce genre de petits miracles, ils ont enfin reconnu la réalité. Nous l'avions dit depuis longtemps, et nous nous étions demandé pourquoi ils étaient incapables de le comprendre, avec ceux comme Roger Bootle [NdT économiste et éditorialiste pour The Daily Telegraph] nous répétant que "les difficultés de l'eurozone sont à la fois financières et économiques".
Mais même si l'important journal qu'est The Economist s'est
rendu à la vérité, cela ne signifie pas que les choses vont changer. Les
articles peu inspirés vont garder le même discours, et les
compte-rendus sur l'évolution de la crise vont continuer à utiliser un
biais financier et économique.
Cependant reconnaître que la crise est politique vous aide à
comprendre ce qui se passe exactement. Cela vous aide à comprendre qu'il
n'y a pas de solution économique. Il doit alors y avoir une solution
politique ; il ne peut y avoir qu'une solution politique.
Par conséquent, cela vous aide à comprendre pourquoi la BCE ne peut
que gagner du temps. Cela vous aide à comprendre pourquoi cela a été la
stratégie des "collègues" depuis le début : gagner du temps. Ils
attendent que les conditions soient mûres pour une solution politique.
Et cela vous aide à comprendre aussi pourquoi, contre toute attente,
Merkel réclame un nouveau traité. La voilà la solution politique, la
seule qui ait une chance de fonctionner, même si elle est probablement
condamnée à la faillite, ensevelie sous l'avalanche de dettes.
Et même si cela a pris tant de temps à The Economist pour
reconnaître que le problème était politique, les politiciens en étaient
conscients depuis longtemps. Ils ont géré la crise comme un événement
politique, trompant par là leurs critiques qui, dans leur ignorance,
attendaient des réponses économiques.
Si donc la BCE réussit avec d'autres à tenir sa ligne, gagnant du
temps heure par heure, jour par jour, semaine par semaine, ils devraient
réussir à tenir jusqu'à la fin de l'année avec un euro intact. Alors
interviendra la proposition de convention portée par le Conseil
Européen.
Et alors les "collègues" iront dans le sens d'un nouveau traité. Ils
le doivent, parce que ce sera la seule solution, et parce que ça a été
leur intention depuis le début. Et si par un miracle qui défie la
gravité ils y parvenaient, la crise providentielle aura fait son travail. C'est aussi simple que ça.
dimanche 2 septembre 2012
La crise de l'euro est politique
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