TOUT EST DIT

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dimanche 2 septembre 2012

Hauts fonctionnaires : travailler plus mais pour quoi faire ?

656 fonctionnaires gagnent plus que Hollande et Ayrault. C’est ce que révèle le magazine Challenges à travers une enquête menée sur les salaires de hauts fonctionnaires de l’Etat. Le décret officialisant la baisse de 30 % du salaire du Président et de son premier ministre, publié le 24 août fait ainsi passer de la 52 eme à la 657 eme place des rémunérations de l’Etat. L’hebdomadaire souligne également les écarts entre un ambassadeur en Afghanistan (entre 30 et 35 000 euros bruts/mois) à comparer aux 14 910 euros bruts du chef de l’Etat.

Heyrault, le crétin de service.
Passée cette goutte d’eau dans un océan de déficit public, passée la démagogie de cette mesure phare du début de quinquennat Hollande avec cette baisse en trompe l’œil (la masse salariale étant plus importante sous le gouvernement Hollande que le premier gouvernement Fillon), passée surtout cette hypocrisie socialiste de faire l’impasse sur les mauvaises habitudes *de ses prédécesseurs, Mitterrand et Chirac en tête… que retenir ?
Qu’un grand chef d’entreprise, en l’occurrence ici l’Etat, gagne moins que ses employés, fut il exposé à la pire des situations, c’est-à-dire prendre un Ferrero Rocher en compagnie d’un barbu à Kaboul.
Pour comprendre cette particularité française, petit retour en arrière. La jurisprudence Hollande nous avait auparavant éclairé un peu sur cette « normalité » en matière de politique salariale publique. Pour « montrer l’exemple », Bercy a décidé de marquer les esprits en fixant un plafond de rémunération des dirigeants d’entreprise publique sur la base de vingt fois la moyenne des 10 % les plus bas, soit un plafond d’environ 450 000 euros annuels le traitement. Soit. Sur le papier pourquoi pas, car tout ce qui peut réduire le train de vie de l’Etat finalement est bon à prendre en cette période. Mais Bercy a oublié une chose : nous ne sommes pas dans une économie administrée, même dans son meilleur fantasme. Et tous ceux qui sont concernés par une réduction de leur rémunération sont ceux finalement qui ont les responsabilités les plus importantes. Les autres n’étant pas concernés sauf à décider par décret de la baisse de l’ensemble des salaires de la fonction publique, ce qui revient à changer tous les contrats de travail.
On arrive à ce même constat : un patron finalement moins payé que son comité de direction et parfois aussi de ses collaborateurs. Le goût de l’effort, le sens des responsabilités ne semblent donc pas des valeurs en vogue et payante de la Hollandie, même dans la fonction publique. Comment dès lors susciter des vocations et attirer des talents lorsqu’on lui dit que le numéro deux, trois ou vingt sera mieux payé que vous avec moins de responsabilité ? Pour vous je ne sais pas, mais moi, franchement, n’étant pas maso je ferai tout ce qui est possible de faire pour ne pas devenir dirigeant et me faire mal voir de ma hiérarchie.
Dans ce domaine, c’est vrai, reconnaissez que l’on ne manque pas d’idées pour y arriver. Le plus simple, c’est de ne pas faire grand-chose, ou tout du moins retarder l’échéance pour ne pas devoir rendre des comptes très rapidement. On peut ainsi se créer à foison des comités, des réunions en veux-tu en voilà, histoire de dire que l’on est ouvert à tous et que l’on prendra une solution collégiale le temps venu. Avantage : un an de gagné et ça peut permettre de passer la période d’essai. Le problème, c’est que même en s’agitant, cela finit rapidement par se voir. Mais le mieux est de montrer un signe de non assiduité pour le job. Quelle que soit la situation, ne surtout rien faire, rien dire, sortir des phrases creuses. Le must, c’est prendre des vacances alors que l’on vient de commencer son job et que tout le monde compte sur vous. Et ça, notre Président l’a bien compris. On comprend finalement mieux cette décision de se baisser lui-même son salaire.
* Les « fonds secrets », sorte de petit argent de poche laissé à discrétion du Président échappaient, avant N Sarkozy, au calcul de cette rémunération et surtout au contrôle des finances publiques.

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