TOUT EST DIT

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dimanche 2 septembre 2012

La victoire en déchantant 
Flamby et Tarlouse de Paris


  Alors que la cote de confiance de François Hollande est passée sous la barre des 50 %, le Parti socialiste se réunit à La  Rochelle sans pouvoir fêter une victoire qui est déjà une vieille affaire pour les Français. Le désenchantement a vite repris ses droits dans une époque où la crise ternit tout.
La gauche de gouvernement se retrouve comblée et inquiète à la fois. Elle a aujourd'hui tous les pouvoirs, locaux et nationaux. Elle peut décider et agir sans autre contre-pouvoir que celui de la rue. Les administrations sont à son service. Les assemblées à sa main. Elle est toute puissante, au moins dans le domaine institutionnel. Le Parti socialiste était habitué au pouvoir local, pas au pouvoir national. À l'échelon local, on gère, à l'échelon national, on critique. C'est la pratique qui prévalait jusque-là. Aujourd'hui, il faut toujours gérer les collectivités locales, et il faut en plus gouverner la France.
Les Français ont élu un président et une Assemblée nationale de gauche. Ils regardent maintenant vers ce pouvoir dont ils attendent tout parce qu'il maîtrise tout.
Ils n'espèrent pas de résultats immédiats, parce qu'ils ont bien compris l'épaisseur de la crise. Mais ils ont néanmoins besoin d'être rassurés. Et si l'on en juge par les derniers sondages, ils ne le sont pas. François Hollande président prolonge le François Hollande candidat. Pas de promesses inconsidérées, pas de frénésie d'actions. Il était l'anti-Sarkozy, il le reste.
Son prédécesseur faisait oublier son absence de cap par des sprints éperdus qui focalisaient l'attention. À chaque événement répondait une « séquence  ». Rien n'était laissé sans écho, même si ce bruit ne faisait pas une mélodie. Son successeur s'est engagé dans le registre de la modestie, de la réflexion, du temps retrouvé. La posture plaisait par contraste. Elle ne suffit plus.
Si François Hollande veut retrouver la confiance de l'opinion sans renouer avec l'hyperprésidence, il lui faut nécessairement indiquer un cap et annoncer les grandes étapes du rétablissement. Les Français peuvent attendre, à condition qu'on leur propose des échéances.
Le flou du candidat permettait aux électeurs de projeter dans son discours toutes leurs attentes. Le flou du président transforme toutes ces attentes en déceptions.
Comment le président de la République compte-t-il redonner à la France le dynamisme économique qu'elle n'a plus connu depuis plus de dix ans ? Par quelles actions cette réhabilitation passe-t-elle et au prix de quels efforts ? Comment compte-t-il faire baisser les dépenses publiques sans plomber la croissance ? Comment espère-t-il augmenter les recettes fiscales sans scléroser un peu plus le pays ? Comment faire accepter les sacrifices indispensables à une sortie de crise ?
Ils n'espèrent pas de résultats immédiats parce qu'ils ont compris l'épaisseur de la crise.
Mais ils ont néanmoins besoin d'être rassurés.

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