dimanche 15 juillet 2012
Le volontarisme sur les dossiers chauds poussera-t-il François Hollande à oublier sa promesse de ne pas être un hyper-President ?
Le Président de la République aurait
bien voulu ce samedi rappeler qu'il fixe les grandes orientations
politiques, mises en œuvre par le Premier ministre. Mais l'urgence de la
situation -à commencer par le plan social annoncé par PSA- risque de
l'obliger à mettre les mains dans le cambouis.
Les Français auront-ils été sensibles au fait que
l’interview du 14 juillet ne se déroule pas à l’Elysée, mais à 500m du
palais présidentiel, à l’Hôtel de la Marine, sis rue Royale ? Pas sûr !
Car rien ne ressemble plus à une table en plexiglas posée dans le salon
d’un bâtiment historique situé à proximité de la place de la Concorde
qu’à une table fabriquée dans le même matériau installée dans le bureau
présidentiel.
Mais François Hollande ne s’était-il pas engagé à ne pas « convoquer » les journalistes à l’Elysée ? En
tous cas, ce retour à la tradition de l’interview du 14 juillet
coïncide avec le retour du Président de la République sur la scène
intérieure. Depuis son arrivée à l’Elysée, il avait été « aspiré par les rencontre internationales »,
et en ces temps de conjoncture sociale morose, l’entretien télévisé du
14 juillet lui a opportunément donné l’occasion de dire aux Français que
sa grande priorité demeure l’emploi. L’occasion aussi de faire la mise au point (attendue) sur les bisbilles familiales qui ont débordé sur la vie politique. « Les affaires privées doivent demeurer dans la sphère privée »,
a-t-il déclaré, ne voulant visiblement pas s’attarder sur ce sujet qui
passionne les Français et les médias. Il ne lui reste qu’à être entendu.
Avec cette interview marquant une nouvelle rupture avec l’ère sarkozienne, François Hollande voulait rappeler la philosophie de sa présidence : fixer les grandes orientations « conformément à ses engagements devant les Français », en laissant au Premier Ministre et au gouvernement le soin de les mettre en œuvre.
Une théorie qui va forcément devoir s’affiner, car on imagine mal le
volontarisme affiché s’accommoder d’une distanciation par rapport aux
dossiers chauds. A commencer par le cas PSA, dont le plan social est
qualifié d’inacceptable par François Hollande, qui réclame une « renégociation » :
il va d’ailleurs recevoir les salariés du constructeur, exige le
reclassement de tous les salariés, veut qu’Aulnay reste un site
industriel et que le site de Rennes soit pérennisé. Mais si la direction
de PSA peut s‘attendre à être clouée au pilori à propos de ses choix
stratégiques antérieurs, force est de reconnaitre que l’industrie
automobile française souffre d’un manque de compétitivité.
Pour
François Hollande le mot n’est plus tabou : on l’a déjà entendu
évoquer la compétitivité de l’industrie française en début de semaine,
au moment de l’ouverture de la Conférence sociale. Pour
l’automobile il y a urgence : un plan stratégique va donc être
rapidement mis sur pied pour être dévoilé avant la fin du mois.
Un plan qui doit, selon lui, coûter le moins possible au contribuable
(pas question d’une nouvelle prime à la casse), mais qui doit rendre les
voitures françaises plus attractives grâce à l’innovation mais aussi
grâce à leur prix ; et voilà reposée la question du coût du travail,
avec la lancinante interrogation sur une hausse de la CSG, pour alléger
les charges sociales, la TVA sociale ayant été abandonnée.
Pour l’heure François Hollande « se refuse »
à une hausse de la TVA. Mais comme il va falloir alléger le coût du
travail - pas uniquement dans l’automobile - et trouver 33 milliards
d'euros pour atteindre les objectifs fixés par le pacte de stabilité
budgétaire, il faudra bien dégager d’autres ressources, les seules
taxations à 75% des revenus de plus d’un million d’euros par an et
l’abrogation du bouclier fiscal n’y suffisant guère.
En ce 14 juillet, François Hollande s’est aussi voulu pédagogue ; il
prépare les Français à des lendemains difficiles qui contraindront le
nouveau pouvoir à des révisions déchirantes, et la plupart des
contribuables à des sacrifices. C’est pourquoi « l’effort juste »
réclamé par François Hollande empruntera peut-être (aussi) la voie de
la hausse de la TVA. Pour faire passer la pilule, le Chef de l’Etat
compte sur l’exemplarité de la moralisation de la vie publique qu’il
veut engager, avec la contribution de Lionel Jospin à la tête d’une
commission ad hoc. Maigre consolation quand les plans sociaux déferlent sur le pays !
Les
Français auront-ils été sensibles au fait que l’interview du 14 juillet
ne se déroule pas à l’Elysée, mais à 500m du Palais Présidentiel, à
l’Hôtel de la Marine, sis rue Royale ? Pas sûr ! Car rien ne ressemble
plus à une table en plexiglas posée dans le salon d’un bâtiment
historique situé à proximité de la place de la Concorde qu’à une table
fabriquée dans le même matériau installée dans le bureau présidentiel. Mais François
Hollande ne s’était-il pas engagé à ne pas «convoquer» les journalistes
à l’Elysée ? En tous cas ce retour à la tradition de l’interview du 14
juillet coïncide avec le retour du Président de la République sur la
scène intérieure. Depuis son arrivée à l’Elysée, il avait été
«aspiré par les rencontre internationales», et en ces temps de
conjoncture sociale morose, l’entretien télévisé du 14 juillet lui a
opportunément donné l’occasion de dire aux Français que sa grande
priorité demeure l’emploi. L’occasion aussi de faire la mise au point
(-attendue) sur les bisbilles familiales qui ont débordé sur la vie
politique. «Les affaires privées doivent demeurer dans la sphère
privée », a-t-il déclaré, ne voulant visiblement pas s’attarder sur ce
sujet qui passionne les Français et les media. Il ne lui reste qu’à être
entendu.
Avec cette
interview marquant une nouvelle rupture avec l’ère sarkozienne, François
Hollande voulait rappeler la philosophie de sa présidence: fixer les
grandes orientations «conformément à ses engagements devant les
Français», en laissant au Premier Ministre et au gouvernement le
soin de les mettre en œuvre. Une théorie qui va forcément devoir
s’affiner, car on imagine mal le volontarisme affiché s’accommoder d’une
distanciation par rapport aux dossiers chauds. A commencer par le cas
PSA, dont le plan social est qualifié d’inacceptable par François
Hollande qui réclame une « renégociation » : il va d’ailleurs recevoir
les salariés du constructeur, exige le reclassement de tous les salariés
, veut qu’Aulnay reste un site industriel et que le site de Rennes soit
pérennisé. Mais, si la direction de PSA peut s‘attendre à être clouée
au pilori à propos de ses choix stratégiques antérieurs, force est de
reconnaitre que l’industrie automobile française souffre d’un manque de
compétitivité. Pour François Hollande le mot n’est plus tabou :
on l’a déjà entendu évoquer la compétitivité de l’industrie française
en début de semaine, au moment de l’ouverture de la Conférence Sociale.
Pour l’automobile il y a urgence : un plan stratégique va donc être
rapidement mis sur pied pour être dévoilé avant la fin du mois. Un plan
qui doit, selon lui, coûter le moins possible au contribuable (-pas
question d’une nouvelle prime à la casse), mais qui doit rendre les
voitures françaises plus attractives grâce à l’innovation mais aussi
grâce à leur prix ; et voilà reposée la question du coût du travail,
avec la lancinante interrogation sur une hausse de la CSG, pour alléger
les charges sociales, la TVA sociale ayant été abandonnée. Pour l’heure
François Hollande « se refuse » à une hausse de la TVA .Mais comme il va
falloir alléger le coût du travail , pas uniquement dans l’automobile
et aussi trouver 33 milliards pour atteindre les objectifs fixés par le
pacte de stabilité budgétaire, il faudra bien dégager d’aussi
ressources, les seules taxations à 75% des revenus de plus d’un million
d’euros par an, et l’abrogation du bouclier fiscal n’y suffisant guère.
En ce 14 juillet, François Hollande s’est aussi voulu
pédagogue ; il prépare les Français à des lendemains difficiles qui
contraindront le nouveau pouvoir à des révisions déchirantes, et la
plupart des contribuables à des sacrifices. C’est pourquoi
« l’effort juste » réclamé par François Hollande empruntera peut-être
(-aussi) la voie de la hausse de la TVA .Pour faire passer la pilule, le
Chef de l’Etat compte sur l’exemplarité de la moralisation de la vie
publique qu’il veut engager, avec la contribution de Lionel Jospin à la
tête d’une commission ad hoc. Maigre consolation quand les plans sociaux
déferlent sur le pays !
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