TOUT EST DIT

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samedi 23 juin 2012

La mission impossible de François Hollande : amadouer les marchés sans renier ses promesses électorales


L’environnement économique s’annonce délétère. Selon un rituel bien établi, le sommet de Rio a prononcé les antiennes rituelles sur la croissance, le développement durable et autres figures imposées, mais sans décisions concrètes. Les pays émergents continuent de soupçonner les nations riches de vouloir freiner leur développement au nom du sauvetage de la planète, mais en réalité pour diminuer la concurrence qu’elles  subissent de leur part. L’Europe continue d’être accusée de tous les maux, au moment où l’économie américaine trébuche, alors que la reprise ne parvient pas à s’installer malgré les injections massives de liquidités.  Les élections grecques n’ont pas  apporté la clarté qui aurait été nécessaire. La situation bancaire espagnole demeure critique : les taux d’intérêt atteignent un niveau record qui relancent la crainte d’un effet de contagion sur les Etats voisins. Quinze grandes banques européennes viennent d’être dégradées par l’agence de notation Moody’s, ce qui va contribuer à renchérir leurs prêts aux particuliers. L’Allemagne commence à son tour à être touchée par le ralentissement de la conjoncture.
Les atermoiements des politiques, l’impression que le monde est livré à lui-même, malgré la multiplication des réunions des dirigeants, continuent de faire prévaloir une situation chaotique sur les marchés avec une volatilité extrême et la crainte d’un effondrement des bourses...
Dans ce contexte, le gouvernement français marche sur des œufs.  Les cadeaux prodigués récemment par le gouvernement comme le retour partiel à la retraite à 60 ans le placent dans le collimateur de la spéculation. Au moindre faux pas supplémentaire, celle-ci pourrait se déchaîner. Pour montrer qu’il a compris le message, deux signaux viennent d’être donnés par le gouvernement : le coup de pouce au Smic annoncé à son de trompe pendant la campagne prendra une forme minimaliste, de l’ordre de 2%, c’est-à-dire bien au-dessous de ce que réclament les syndicats. Par ailleurs, une réduction du nombre des fonctionnaires est bel et bien dans les tuyaux, les démentis officiels étant là pour la façade.
De toute manière, il faudra aller plus loin, car l’objectif de ralentissement du déficit pour cette année risque d’être remis en cause : les impôts rentrent moins bien en raison de la conjoncture tandis que l’aggravation de la pression fiscale met en péril les entreprises déjà touchées par la faiblesse des  marges et le manque de compétitivité. Le mur des lamentations et des résistances au changement prend de l’ampleur. Et ce ne sont pas les talents d’homme de la synthèse reconnus à François  Hollande qui permettront de le renverser, alors qu’il faudrait concentrer tous les efforts sur la réduction de la dépense publique.

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