TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 23 juin 2012

Batho, Taubira : guerre entre deux ministres irréprochables

Le nouveau gouvernement de Jean-Marc Ayrault est sensiblement le même que le précédent. Il aura pourtant mis une chose en valeur : la guéguerre de fillettes jalouses que se livrent Delphine Batho et Christiane Taubira, deux ministres qui feraient mieux de se montrer discrètes tant leurs profils ne sont pas compatibles avec la gouvernance irréprochable prônée par le président.
On croirait Ségolène Royal et Valérie Trierweiler tant Delphine Batho et Christiane Taubira ont fait preuve d’imaturité : en moins d’un mois de ministère partagé, les deux femmes ont trouvé le moyen de se déchirer.

A l’origine de la haine que se vouent ces femmes, une maladresse de Hollande et Ayrault. En nommant Delphine Batho ministre déléguée à la justice, sous la tutelle de Christiane Taubira, sans lui donner de fonction précise, le président et son premier ministre ont créé une situation de malaise.
« Je ne suis tenue au courant de rien. Même la nomination du nouveau porte-parole du ministère. Je n’ai pas d’attributions précises (…) je me demande pourquoi j’ai été nommée », a rapidement pesté Delphine Batho, dont le poste consistait finalement à être dans l’ombre de Christiane Taubira, ce qui ne plaisait guère à cette femme de la lumière. De son côté, Christiane ne voulait pas non plus d’une minette dans les pattes pour lui faire de l’ombre.
La tension est vite montée entre les deux femmes avides de gloriole, si bien que « la situation devenait invivable », comme l’explique Europe 1. Le nouveau gouvernement Ayrault a donc permis la séparation des deux femmes avant que leur haine n’éclate au nez du président, comme ce fut le cas avec celle de Trierweiler envers Royal.
L’amusant, dans cette histoire, c’est que ces deux femmes qui se livrent une guerre publique partagent un passé peu glorieux et devraient rester discrètes, tant elles illustrent les renoncements et le reniement du président.
 

Scandale Batho : elle vivait dans un logement social

En effet, Delphine Batho a vécu pendant plusieurs années dans un logement social qu’elle payait environ  37% de moins que le prix du marché, alors qu’elle gagnait plus de 7 000 euros mensuels. Un logement social qu’elle a longtemps refusé de déserter, malgré les attaques violentes des Verts et des associations pour le logement comme Jeudi noir qui avaient déclaré « que quand elle s’en va (si jamais elle s’en va) ce seront des familles en difficulté, en galère, donc les plus prioritaires qui seront hébergées. Moralement c’est indéfendable ! »
Même certains élus socialistes, ulcérés par ce comportement abusif d’enfant gâté, comme Bertrand Delanoë, avaient dénoncé cette situation honteuse. La Régie immobilière de la ville de Paris lui avait vivement demandé, ainsi qu’à Chevènement qui était dans la même situation, de « résilier leur bail pour des motifs déontologiques. » Morale, déontologie, le changement c’est maintenant !
 

Taubira condamnée : « licenciement injustifié » et « rupture de CDD abusive »

De son côté, Christiane Taubira n’est pas en reste. Sa simple nomination comme ministre était un désaveux de François Hollande de ses promesses de campagne. Il avait juré qu’il ne nommerait jamais de ministre condamné et avait fait la leçon à la droite sur sa présidence irréprochable (Moi Président…blablabla…) alors que la ministre de la Justice (un comble) a bien été condamnée. Une condamnation qui sonne comme une double hypocrisie et un double mensonge de la gauche puisqu’il s’agit d’une affaire de « licenciement injustifié » et de « rupture de CDD abusive ». La gauche n’est elle pas censée défendre la justice sociale et les travailleurs ? On voit ici son vrai visage…
Comme Hollande avec sa présidence normale et ses aventures conjugales politico-médiatiques, comme Montebourg dont la femme voudrait rester journaliste partout alors qu’il dénonçait violemment Béatrice Schönberg qui était dans la même position en 2006, les deux femmes symbolisent à merveille l’âme du le Parti socialiste : on donne de belles leçons de morale et on fait exactement l’inverse de ce qu’on exige de nos adversaires.
Pour revenir sur la guéguerre entre les deux ministres, en nommant Delphine Batho Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, l’arbitre Jean-Marc Ayrault a donné son verdict : victoire du logement social sur le licenciement abusif  !

0 commentaires: