L’armée mexicaine est de retour. Avec le dernier remaniement
ministériel post- législatives et l’ajout de quatre portefeuilles, le
gouvernement de Jean-Marc Ayrault compte désormais 39 membres, premier ministre compris. Même si François Hollande
n’avait fait aucune promesse en la matière durant la campagne, voilà
qui ne relève guère de l’Etat modeste. L’équipe Ayrault dépasse
désormais la moyenne des effectifs de la Vème République, qui est de
35,6 membres, selon une étude réalisée en 2011 par Raymond Ferretti,
maître de conférences en droit public à l’Université de Lorraine.
Mais François Hollande n’a voulu laisser personne de coté. Ainsi, le bon vieux ministère des Anciens combattants, occupé par Kader Arif, est toujours là, après avoir disparu pendant une brève période sous Nicolas Sarkozy. De même, le ministère des Français de l’étranger a été maintenu histoire de s’assurer les votes des expatriés aux législatives. De quoi rendre fou de rage la CFDT du Quai d’Orsay, mis au régime sec depuis plusieurs années. Selon elle, ce ministère est une "structure redondante, coûteuse, et guère opérationnelle", le syndicat listant trois solides arguments. D’abord, l’Etat dispose déjà de la Direction des Français à l'étranger (DFAE) et du centre de crise, créé par Bernard Kouchner. Ensuite, "la ministre déléguée n'a pas autorité sur cette même DFAE, ce qui en dit long sur la réalité de ses capacités d'action". Enfin, la représentation des Français de l'étranger est déjà assurée par onze députés, depuis 2012, qui s'ajoutent à douze sénateurs et 155 conseillers des Français de l'étranger.
Pas sans conséquences sur les effectifs des cabinets
La réalisatrice Yamina Benguigui, qui détenait ce portefeuille ainsi que celui de la francophonie, était-elle surchargée de travail ? En tout cas, le remaniement a été l’occasion de séparer son ministère en deux, Benguigui conservant la francophonie et les Français de l’étranger revenant finalement à la sénatrice Hélène Conway. Parmi les innovations hollandaises, on trouve aussi un ministre délégué uniquement chargé de l’agroalimentaire, Guillaume Garot, nommé ce 21 juin, ce qui ne manquera pas de faire plaisir au lobby concerné. L’intitulé du poste de George-Pau Langevin, chargée de la réussite éducative, semble aussi légèrement abscons.
Quelles conséquences ce mini-remaniement aura-t-il sur les effectifs des cabinets ministériels ? Dans un souci louable d’économies, Matignon a limité le nombre de conseillers à quinze par ministres et dix par ministres délégués, ce qui permettait de ramener le nombre de collaborateurs à 430, contre 511 dans le dernier gouvernement Fillon et 668 sous Jean-Pierre Raffarin. Désormais, ce total va remonter à 480. Et encore, il ne s’agit que des conseillers officiels. "Certains ministères régaliens ont tendance à contourner les directives en recrutant des chargés de mission", confie un membre de cabinet.
ÇA NOUS FAIT UN GOUVERNEMENT
"AYRAULT-HIC"
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