TOUT EST DIT

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vendredi 20 janvier 2012

Mélenchon veut kärcheriser Marine

Qui a dit : « un jour j’aimerais bien écrire un roman d’amour » ? Selon vous ? Giscard, Villepin, Bayrou, DSK ?

Pas du tout, c’est Jean-Luc Mélenchon, dans Gala. Et de développer, lyrique : « Ce dérèglement m’intéresse, cette part d’humanité la plus humaine qu’on a en soi. La façon dont on se projette sur l’autre. Les questions de fusion et d’identité dans l’amour sont passionnantes. »

Ce n’est pas sur ce ton en tout cas qu’il s’adresse à Marine Le Pen, sauf si, comme le dit le lieu commun, l’amour est proche de la haine. Le candidat du Front de gauche a lancé mercredi une « opération de nettoyage » contre le Front national « par rapport à sa prétendue présence dans les milieux ouvriers et employés ». Il a qualifié entre autres sa présidente de « semi-démente ». Pourquoi « semi » ?

Très irrité par sa prestation à Montbéliard auprès des ouvriers de PSA-Sochaux menacés par plusieurs centaines de suppressions d’emploi et par son succès dans les milieux populaires, Mélenchon a lancé une sorte de manifeste contre le FN, à l’usage des prolétaires de toutes les régions :

« Gaulois de toutes les couleurs, ne vous abandonnez pas au parti de la haine. Ne vous laissez pas diviser d’après votre religion, votre couleur de peau ou la région de vos ancêtres. (…) Cette madame Le Pen qui n’a aucune espèce d’imagination, passe son temps à faires des emprunts forcés pour dire : “Je parle comme Mélenchon. Voyez mes ailes, je suis un oiseau. Et de temps à autre, je suis xénophobe, voyez mes pattes, je suis un rat”. Cela nous fait une chauve-souris. »

Le candidat à la présidentielle veut « tenter de reconquérir les cœurs et les esprits là où ils se sont égarés ». Attention, « voilà que le diable ne sent plus le soufre ». Aux autres, les électeurs indécrottables du FN, « ceux qui sont infestés pour toujours », il a tenu à dire « ce que nous pensons de leur bêtise ». Il n’a pas dit, cet ancien trotskyste de l’organisation communiste internationaliste, ce qu’il prévoyait de faire pour les « désinfester ». Les déporter au goulag ?

A Montbéliard devant les grilles de PSA-Sochaux, la batwoman Marine avait choisi de répondre au sommet social de l’Elysée en tractant devant le site historique du groupe automobile où des centaines d’ouvriers vont se retrouver au chômage :

« Pendant que les responsables de l’effondrement se congratulent dans les sommets, je suis aux côtés des travailleurs dans la vallée de larmes. »

A Montbéliard le Front national s’est retrouvé au second tour dans les deux cantons où l’on a voté en 2011, obtenant 37 % (Montbéliard-est) et 40 % (Montbéliard-Ouest) dans ses duels contre l’UMP ou le PS.

Sur place, un comité d’accueil mélenchonnesque l’attendait. Froid mordant, ciel bleu, ton vif. Des militants du Front de gauche lui lancent :

— Nous ne voulons pas de votre préférence nationale !

— L’immigration pèse à la baisse sur les salaires, rétorque Marine Le Pen sans se démonter.

Vincent Adami, du Front de gauche, poursuit les hostilités :

— On vous voit tous les cinq ans, au moment des élections. Vous étiez où pendant les retraites ?

— Je ne peux pas venir dans vos manifestations parce que vos amis me tapent dessus quand j’y vais, répond-elle du tac au tac.

Quand Marine Le Pen conseille au militant de Mélenchon de ne pas « parler au nom des ouvriers », Adami s’énerve :

— Ce n’est pas à une héritière de me dire ça. J’habite pas dans un manoir moi…

— Mon grand-père était marin-pêcheur, mon père est parti de rien, c’est ça la méritocratie, réplique-t-elle.

Dans les rangs de ceux qui accompagnaient Marine Le Pen, on a pu aussi entendre quelques revigorants « Communistes : 200 millions de morts ». Il n’y a guère plus qu’au FN que l’on ose rappeler ce genre de vérité, l’UMPS respectant à ce sujet un mensonge idéologique officiel commun.

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