TOUT EST DIT

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vendredi 20 janvier 2012

Hollande veut supprimer et remplacer la Hadopi

Séduire le monde de la culture tout en annonçant la suppression de la loi Hadopi sur le téléchargement illégal : cette performance, François Hollande l'a réalisée, jeudi 19 janvier, à l'occasion des Biennales internationales du spectacle (BIS), à Nantes. Devant quelque deux mille professionnels rassemblés dans le grand amphithéâtre de la Cité des congrès, le candidat a livré son premier discours de politique artistique et culturelle. Pas de propositions révolutionnaires, pas de promesses budgétaires envoûtantes, pas même d'analyse véritablement innovante. Mais le savant dosage de sérieux et de sourire, de petits mots pour chacun et de "grande ambition nationale" pour tous que la salle visiblement attendait. "Le charme Hollande, quand il fonctionne", résumait un collaborateur, soulagé.

Il faut dire que la partie n'était pas gagnée. Certes, le monde culturel penche traditionnellement à gauche. Les coupes dans les crédits de l'Etat - surtout en régions - ont achevé de rendre le gouvernement impopulaire. La veille, Georges-François Hirsch, directeur de la création au ministère de la culture, s'était fait copieusement huer dans cette même salle. Mais François Hollande n'est pas la gauche, ni même le PS. Pendant les primaires, le milieu avait largement soutenu Martine Aubry. Spectatrice de théâtre assidue, la maire de Lille avait fait un tabac en juillet, au Festival d'Avignon, en proposant une augmentation du budget de la culture de 50 %. Le même jour, M. Hollande se débattait face à un auditoire clairsemé. Et depuis, silence radio. "Entre-temps, il a bossé", se félicitait jeudi, sur son stand, Greg Germain, le patron du off d'Avignon.
Le milieu doutait de sa conviction ? "Pour moi, la culture doit être au coeur de tout projet politique, pas seulement un élément du programme. C'est ce qui doit animer la démarche d'un candidat sûrement, d'un président certainement." Un principe que d'autres avant lui, y compris à droite, ont maintes fois affirmé. De même, lorsque M. Hollande a assuré qu'il fallait parler de culture "même pendant la crise, surtout pendant la crise", on n'était pas loin des propos tenus par Nicolas Sarkozy, qui voyait dans la culture "une réponse à la crise". Rien d'étonnant, d'ailleurs, puisque "la tradition dans notre pays voulait que la culture dépasse les clivages droite-gauche".
Et le candidat de citer André Malraux, "mais aussi Edmond Michelet, Jacques Duhamel", de "grands ministres" issus du camp adverse. "Mais, avec le désengagement actuel de l'Etat, nous assistons à une rupture brutale." Manière de lancer sa charge contre la politique culturelle du président Sarkozy : "Enseignements artistiques négligés, pratiques amateurs délaissées, fiasco du Conseil de la création artistique, Hadopi sujet d'affrontements incessants, subventions partout en baisse, réseau culturel à l'étranger sévèrement atteint..."
Reste alors l'essentiel : présenter "non pas des propositions culturelles mais un projet pour la France". En commençant par affirmer que "les collectivités locales ne peuvent se substituer à une politique nationale". Pour ce faire, il promet que "le budget sera sanctuarisé". Puis il expose ses priorités. En tête, il place "l'éducation artistique". Chaque président, chaque ministre de la culture n'entonne-t-il pas le même refrain ? Alors il détaille et propose un "plan national" appuyé par "une instance interministérielle, rattachée au premier ministre, avec un budget propre". Pour le spectacle vivant, il s'engage à élaborer une "loi d'orientation" avec des objectifs, un financement, des partenaires. Le Centre national de la musique, voulu par le gouvernement actuel afin d'élargir les ressources de la filière ? "Je reprendrai le chantier pour en faire un outil au service de la diversité culturelle et étendu à l'ensemble du spectacle vivant." Il n'oublie pas non plus de parler du statut des intermittents du spectacle et de la nécessité de "lutter contre la précarité" des créateurs.
Un parcours sans fautes, mais qui se terminait par une dernière difficulté, et un point qui divise : "la question lancinante et légitime de la révolution numérique". Internet "ne doit pas être considéré comme une menace, mais comme un levier de diffusion du savoir", assène-t-il. Dans le même temps, "il faut que la création obtienne la rémunération à laquelle elle a droit". "La loi Hadopi a voulu pénaliser les pratiques. Pour quel résultat ?", s'interroge-t-il. "Cette loi a-t-elle rapporté un sou à la création ? En revanche, elle continue d'être un sujet d'affrontement entre le monde de la création et le public."
Pour "régler autant qu'il est possible cette question de manière consensuelle", François Hollande s'engage donc à "faire voter une loi qui signera l'acte 2 de l'exception culturelle française". Il l'appuie sur deux principes : "développer l'offre culturelle légale" et "imposer à tous les acteurs de l'économie numérique une contribution au financement de la création", en commençant par "ceux qui en profitent le plus directement, les fournisseurs d'accès et les fabricants de matériel". A l'industrie phonographique, il assure que "la lutte contre la contrefaçon commerciale sera maintenue". Aux cinéastes qui viennent de signer une tribune dans le JDD, il jure qu'il fera "respecter le droit d'auteur et la chronologie des médias".
A la sortie, le public jadis soupçonneux semble conquis. Dans les allées de la Cité des congrès, que le candidat parcourt, l'accueil est chaleureux. Des directeurs de salles musicales privées (Prodis) aux patrons de lieux subventionnés (Syndéac), du Syndicat des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) à l'Association des réalisateurs et producteurs de cinéma (ARP), des festivals de chanson francophone au Réseau des musiques actuelles de Paris, chacun trouve matière à se réjouir. Sur le stand de la Fédurok (lieux de musique actuelle amplifiée), Sébastien Cornu, son président, regrette que le candidat ait "servi tout le monde, sans faire de choix convaincant, mais il est bien passé".
Seul visage crispé, celui d'Aurélie Filippetti. La responsable du pôle culture de la campagne a plaidé depuis des semaines pour que François Hollande se prononce pour "l'abrogation" de la loi Hadopi : il n'a pas prononcé le mot. Plus tard, en conférence de presse, le candidat, interrogé, n'hésite pas : "La loi sera supprimée et remplacée." Derrière François Hollande, Aurélie Filippetti retient un sourire mais libère ses cheveux.
IL SAUTE SUR TOUT CE QUI BOUGE L'AHURI ! IL VEUT TOUT RENÉGOCIER TOUT REPRENDRE, TOUT REFAIRE....MAIS QU'EST-IL CAPABLE DE FAIRE DE NEUF  ????

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