TOUT EST DIT

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dimanche 4 décembre 2011

Déraillage incontrôlé

La menace de grève d'un syndicat de conducteurs de trains pour les week-ends de décembre à propos du « cadencement » est un symptôme de l'immobilisme à la française. Elle démontre comment aucune des parties du dialogue social n'a encore vraiment pris en compte l'urgence de faire évoluer les pratiques habituelles. Sur la forme, il s'agit d'une négociation où le rapport de forces finit trop souvent par l'emporter sur la concertation, avant de parvenir à un accord. Et quel meilleur levier que l'usager, toujours prêt à payer, en impôts ou en temps perdu ! Sur le fond, on retrouve toujours la même inaptitude au compromis. Un État et des gouvernants dont le goût des travaux de prestige, comme les lignes de TGV, finit par saigner à blanc la société nationale chargée de les exploiter, tant elles sont chères et souvent peu rentables, au détriment du reste du réseau. Une direction trop dépendante et soumise aux pouvoirs publics et politiques, écartelée entre exigences de la performance économique et du service public. Des syndicats surenchérissant pour défendre des acquis et obtenir des garanties. Une médiatrice contestée. Et des associations d'usagers, dont le poids réel doit être évalué, qui s'insurgent. L'intérêt à court terme l'emporte ainsi sur une vision d'avenir au profit du plus grand nombre, l'affrontement primant sans culture du dialogue constructif, comme dans un jeu de rôles trop bien rodé. Une vraie politique de rigueur au sein des services d'État devrait pourtant commencer par l'exigence générale et collective d'un plus grand souci de moindre coût, d'efficacité et de service au profit de la collectivité.

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