TOUT EST DIT

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jeudi 28 mars 2013

À charge… et à charge

À charge… et à charge


La mise en examen de Nicolas Sarkozy par le juge Gentil a relégué au second plan la démission de Jérôme Cahuzac. Le grand séisme serait son renvoi en correctionnelle.
Son avocat, maître Herzog, a demandé l’annulation de la mise en examen à la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux. S’il y a rejet, il se pourvoira en cassation. Le temps de la justice n’est pas celui de la politique. Ce qui risque d’être très nuisible à l’éventuel retour de Nicolas Sarkozy, alors qu’il demeure le favori à droite. Il est un justiciable comme les autres. Il est “présumé innocent”, mais il a perdu la maîtrise de son calendrier. Autant dire sa liberté. L’ancien président est mis en examen pour “abus de faiblesse”. Une incrimination que l’on a peine à croire fondée.
L’affaire Bettencourt commence en 2007 avec la plainte de la fille de la milliardaire contre le photographe François-Marie Banier. Il a reçu de Liliane Bettencourt, que sa fille juge défaillante, des centaines de millions d’euros en cadeaux divers. Sordide.
Le nom de Nicolas Sarkozy n’apparaît qu’en 2010 — en fait celui d’Éric Woerth, trésorier de l’UMP — dans les enregistrements du majordome. Le juge flaire un financement illicite de la campagne électorale. Les faits étant prescrits, il faut trouver un nouveau chef d’accusation. Le juge doit démontrer que le président était un familier de Liliane Bettencourt.
D’où l’exploration de ses agendas. Il n’y est pourtant noté qu’une seule visite, en février 2007 : un rendez-vous avec André Bettencourt.
En novembre dernier, Nicolas Sarkozy, convoqué par le juge à Bordeaux, avait passé douze heures dans son cabinet. Il en était sorti “témoin assisté”. Jeudi, le juge l’a confronté à quatre employés de la maison Bettencourt. Tous ont dit ne l’avoir vu qu’une seule fois. Là où ils divergent, c’est sur sa tenue vestimentaire. Le juge y a décelé « des indices graves ou concordants ».
Les amis de Nicolas Sarkozy s’indignent. Henri Guaino parle de déshonneur de la justice. Une maladresse, même si le respect de son indépendance ne doit pas interdire au citoyen de s’interroger sur ceux qui exercent la profession. Ceux qui ont eu affaire au juge Gentil témoignent de sa dureté, de son refus de la contradiction. Il instruit à charge, disent-ils, et jamais à décharge. Il fait partie de ces magistrats qui se sont sentis méprisés par Nicolas Sarkozy, qui les avait traités de« petits pois » et, autre affront, qui voulait supprimer les juges d’instruction. Cinq jours avant de lancer des perquisitions chez Nicolas Sarkozy, le juge cosignait dans le Monde une tribune, véritable réquisitoire contre la politique de l’ancien président. En novembre, Thierry Herzog avait révélé qu’il avait confondu Betancourt (Íngrid) et Bettencourt (Liliane) sur les agendas. Une humiliation. Comment croire dès lors que le juge Gentil instruit sereinement ?

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