TOUT EST DIT

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jeudi 3 novembre 2011

Papandreou, "l'homme le plus impopulaire d'Europe"

Le Premier ministre grec a reçu une volée de bois vert dans la presse, après avoir annoncé que le sort de la Grèce appartenait désormais à la vox populi. "Une erreur colossale", titre un éditorialiste du quotidien espagnol El País, qui voit ce referendum comme un "mauvais choix pour la Grèce et un risque pour l'Union Européenne". Le quotidien catalan La Vanguardia publie, quant à lui, un édito au titre éloquent "Le retour de la peur", dans lequel il assure que ce referendum ouvre une ère de "dangereuse incertitude". Le Times avance pour sa part que ce referendum semble "ne plaire à personne à part à George Papandreou" et argue que l'annonce a plongé l'Union dans une "grande panique".
Pourtant, The Wall Street Journal, bible du milieu des affaires, estime qu'il s'agit d'"Une leçon de Démocratie par la Grèce". "George Papandréou est certes devenu l'homme le plus impopulaire d'Europe", mais "il fait à son peuple et à tous les Européens une belle faveur". Qui aurait "cru que les Grecs avaient quelque chose à enseigner de la Démocratie ?", souligne le journal. "S'ils votent oui, M. Papandréou verra sa politique renforcée. S'ils votent non, ils devront prendre leurs responsabilités." Et de toute évidence, "le non-paiement de la dette donnera une leçon sur ce qui arrive lorsqu'un pays vit au-dessus de ses moyens." 
Le quotidien britannique The Guardian met en exergue le fait que 60% des électeurs "sont contre les termes du plan, mais que 70% ne souhaitent pas quitter la zone euro". Il estime donc que le Premier ministre grec devrait proposer une question simple - "Voulez-vous rester dans la zone euro ou pas ?" - car les votants "ont tendance à être assez conservateurs, ils préfèrent le statu quo, qui, dans le cas présent, consosterait à garder la monnaie unique". Le quotidien de centre gauche ajoute que "si l'Europe est un problème pour la Grèce, la Grèce en est un bien plus grand pour l'Europe : lorsque vous devez 1000 euros à la banque, vous avez un problème mais si vous lui devez 100 milliards, c'est la banque qui a un problème". Autrement dit, le Premier ministre, avec ce referendum, "a plus de pouvoir que ce que pensent les gens".
Professeur à Berkley et ancien ministre du Travail de Bill Clinton, Robert Reich signe, un papier au ton énergique dans le Christian Science Monitor. Selon lui, que les Grecs acceptent ou refusent le plan de sauvetage, leur niveau de vie est condamné à se détériorer davantage. Robert Reich rappelle que le plan de sauvetage de Wall Street, en 2008, n'avait pas été soumis au referendum et que si cela avait été le cas, les Américains l'auraient probablement rejeté. Au lieu de cela, "Wall Street a prospéré, ce qui n'est pas le cas de la nation". Pour l'universitaire, la question est de savoir si l'on souhaite être "régi par la loi de la Démocratie ou par celle des marchés financiers" ; il ajoute qu'au vu de l'expérience américaine, il choisirait la première. Le titre choisi par le quotidien espagnol El Mundo - "Papandreou affirme que la Démocratie est au-dessus de la loi du marché" - lui répond en écho.

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