TOUT EST DIT

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jeudi 3 novembre 2011

Épilogue ou prologue ?

Rien n’est épargné à Nicolas Sarkozy, hôte du G20 de Cannes ! Il voulait s’afficher en sauveur de l’euro – avec Angela Merkel – devant les puissants de ce monde. Et voilà que le noyé grec, auquel Berlin, Paris et l’eurogroupe maintiennent la tête hors de l’eau, se débat, risquant d’entraîner ses sauveteurs ! En même temps, cette affaire du référendum étale en plein sommet mondial les faiblesses de la monnaie unique. Incapable de balayer devant sa porte, l’Europe se ridiculise devant les États-Unis, la Chine et les «émergents» en prodiguant à foison ses recommandations pour une gouvernance financière. Du prêchi-prêcha à l’oreille des Américains et des Asiatiques !

À moins que le gouvernement grec ne soit mis en minorité demain, le référendum aura lieu, souveraineté nationale oblige, malgré les cris d’orfraie et les pressions. Et peu importent la date et la question posée qui, directement ou indirectement, portera sur un drastique régime d’austérité. Peu importe aussi si cette démarche relève d’abord des subtilités byzantines de la politique intérieure grecque, elle marquera un tournant dans le drame grec et européen. Pas son épilogue, peut-être un nouveau prologue.

Jusqu’à présent, il n’était question que de crise des dettes souveraines, avec la Grèce comme coupable (à juste titre) de tous les laxismes. Sauver la Grèce revenait à sauver l’euro et les banques en évitant la contagion d’un mal que les incuries d’Athènes ont rendu virulent. Avec pour remède de très onéreuses perfusions suivies de saignées massives. Faute d’une «vraie» banque européenne avec de vrais pouvoirs comme les possèdent la Fed américaine ou la Banque d’Angleterre – pouvoirs que l’Allemagne refuse à la BCE – ne restaient que les variations du verbe allemand «sparen» (épargner), injonction prononcée à longueur de discours par les dirigeants d’outre-Rhin. Épargner, c’est-à-dire réduire les dépenses sociales, les salaires et les pensions par tous les moyens. Et maintenir ainsi la stabilité de l’euro pour le plus grand bien des mieux lotis…

En accélérant la récession par paupérisation, cette politique mine l’économie réelle. Or c’est l’état de cette économie réelle, la seule visible dans leur porte-monnaie, que jugeront les Grecs. À tous les «docteurs» de l’euro de le comprendre, en dosant autrement leur médication, en ne ciblant pas seulement la fièvre financière via le FESF, en n’oubliant pas la croissance ! Sinon, ce sera la catastrophe. Pour toute l’Europe.

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