TOUT EST DIT

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vendredi 4 novembre 2011

Islamophobie et humour potache

L'indignation l'emporte après l'attaque contre Charlie Hebdo. La révolte, car faute de pouvoir bâillonner la parole, on utilise la violence pour détruire l'outil de travail d'un journal et frapper la liberté d'expression. L'incompréhension, car cet acte est contre-productif : le numéro dont tout le monde parle est épuisé ; une communauté, stigmatisée. Il est aussi d'une imbécillité aveugle. D'abord, il a été commis avant même que ses auteurs aient pu lire le numéro « sacrilège ». Ensuite, auraient-ils vu ne serait-ce que la « une », barrée d'un Mahomet gentiment dépeint en personnage hilare, ils ne seraient pas fondés à crier au blasphème. Nous sommes loin de 2006, lors de la publication des caricatures du prophète, où avait été invoquée l'apologie de la violence. D'évidence, nous sommes dans un tout autre registre : l'humour potache et, si l'on osait, la « déconne ». En matière de provocation, l'hebdomadaire satirique a fait, selon le point de vue où l'on se place, beaucoup mieux ou bien pire. Que ses choix éditoriaux et son ton politiquement incorrect exaspèrent, c'est une chose. Autre chose est d'édicter des interdits au nom d'une religion. Dans un état de droit, seule la justice fixe des limites à la presse. Quant à Mahomet, l'islam proscrivant toute représentation, on peut être parfaitement légitime à s'estimer blessé par un dessin. On ne l'est pas à vouloir imposer ce principe à une société républicaine et laïque. Ni à vouloir empêcher un journal de tourner en dérision la victoire des islamistes en Tunisie, ou la promesse de retour de la charia en Libye. Faut pas charrier.

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