TOUT EST DIT

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samedi 15 octobre 2011

Unis dans l'adversité

Par les temps qui courent, alors que la crise financière et économique se prolonge dans une crise sociale très dure, comme on le voit en Grèce, il est plus que temps que l'Europe fasse preuve d'unité.

« Unis dans la diversité », telle est sa devise. Nous pouvons aujourd'hui la redire autrement : « Unis dans l'adversité » et plus unis que jamais.

Cependant, comment s'unir sinon autour d'un projet ? Or, l'Union européenne semble ne plus avoir de projets à l'horizon. C'est pourtant le fait d'en avoir toujours un à réaliser qui la fit progresser depuis plus d'un demi-siècle.

Aujourd'hui, c'est la peur qui sévit un peu partout, comme si l'on ne pouvait plus maîtriser notre destin. Certes, il faut se protéger mais, quand au nom d'une démondialisation plus qu'hypothétique, on annonce à grands sons de trompe qu'il faut décider de recourir à un certain protectionnisme européen, on oublie que « la préférence communautaire » fait partie du Traité de Rome depuis 1958. Nos divers candidats feraient bien d'étudier les textes avant de partir en campagne pour recréer ce qui existe déjà. Ils devraient plutôt se montrer fermes et volontaires dans l'application des textes existants.

Et cela d'autant plus qu'il est plus urgent d'agir et que nous ne devrions pas tergiverser davantage. Ainsi, Georges Soros, célèbre financier, entouré de nombreuses personnalités politiques et économiques des pays européens, appelle les gouvernements de l'Union à résoudre au plus vite la crise de la dette, sous peine, excusez du peu, de détruire le système financier mondial !

Un gouvernement fédéral est nécessaire

L'euro, dit-il, est loin d'être parfait. Raison de plus pour remédier aux erreurs de construction. Il préconise trois solutions : un établissement financier commun, doté de fonds et de l'autorité nécessaire pour faire respecter les règles budgétaires ; le renfort du contrôle et de la régulation du système financier ; l'instauration d'une stratégie de convergence économique. Il conclut : « L'euro a besoin d'une solution européenne. La recherche de solutions nationales conduira inévitablement à l'effondrement de la zone euro ! »

Nous sommes prévenus et désormais conscients du danger qui nous guette. Il est tellement redoutable que nous n'imaginons pas que l'on puisse aboutir à une telle catastrophe. Pourtant, les pires catastrophes surviennent dans l'Histoire. La dernière guerre mondiale était impensable pour ceux qui sortaient de la première guerre. Or, disait Churchill, n'ayant pas résisté au nazisme comme il l'aurait fallu, et croyant ainsi éviter la guerre, nous avons eu la guerre avec les souffrances physiques et morales qu'elle entraîne.

La lucidité aujourd'hui impose de recourir d'urgence à une solution européenne. C'est cela, le grand projet qui manque. Il devrait rassembler les membres de l'Union dans un gouvernement fédéral. De fait, son autorité empêcherait les spéculateurs de poursuivre leurs entreprises destructrices.

C'est à ce projet que les candidats à la présidence de la République française devraient appeler nettement en s'engageant à agir prioritairement en ce sens.

Et si les vingt-sept États ne sont pas prêts, alors que ceux qui veulent aller de l'avant créent ce noyau dur qui donnera le sens de la marche et ranimera l'espérance.

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