samedi 15 octobre 2011
DSK-Banon, la double indécence
Tristane Banon ne traînera pas Dominique Strauss-Kahn aux assises. Le parquet considère que la jeune femme n’a pas subi de “tentative de viol” en 2003. Pour le reste, qui tient à des écarts libidineux, les faits sont prescrits. Le code pénal, à l’opposé d’internet qui garde tout en mémoire, reconnaît le droit à l’oubli. Et la victime, ici, a beaucoup trop tardé pour déposer sa plainte.
Faute de se tenir au palais, le procès se déroule devant le jury médiatique.
Triste spectacle, Tristane s’enivre au parloir des “people”. Elle accable, dans un livre charge, le “cochon” qui a ruiné sa vie. Son avocat, M e Koubbi, préfère parler “d’un agresseur sexuel non jugé”.
En face, DSK brandit la vérité judiciaire comme unique étendard et s’estime “totalement blanchi”. Oui, le ponte du PS a jadis tenté “d’embrasser sur la bouche” une gamine égarée dans son bureau. Mais quoi, on ne va pas faire des histoires pour si peu ! “Nous avons badiné” ose-t-il en guise d’explications. Le badinage, pardi, c’est tout l’esprit français ! Musset, Marivaux, les fêtes galantes, au bon plaisir des libertins…
Nous voici au carrefour de deux indécences. La première met en spectacle un drame intime qu’il eût mieux valu confier à la justice huit ans plus tôt. La seconde vise à transformer en grivoiserie légère une conduite parfaitement odieuse. Aux uns et aux autres, à la fin, le tableau d’ensemble laissera un goût amer.
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