Les dés sont jetés mais sur quelle face vont-ils retomber ? Il serait bien présomptueux d’avancer le nom du vainqueur de la primaire socialiste.
Dans le match des ralliements, François Hollande mène désormais 5-1 au tableau d’affichage mais cette unité des chefs autour de celui qui est sorti nettement en tête au premier tour ne garantit en rien sa victoire au second.
Les ralliements de Ségolène Royal puis d’Arnaud Montebourg ont pu laisser croire que cette fois, la partie était pliée et qu’elle allait donner l’avantage au Corrézien. Rien n’est moins sûr.
Les aléas de la science politique prennent un malin plaisir à contrarier les calculs mathématiques des observateurs. Inconnue majeure, les variantes de la composition du corps électoral contribuent, un peu plus, à brouiller les calculs. Quant aux fidèles des quatre éliminés du 9 octobre, rien ne peut préjuger des bons reports de leurs votes.
Cela fait beaucoup de paramètres incontrôlables et au risque de surprendre, le résultat de dimanche soir reste ce matin totalement imprévisible.
Avec le PS, en 2011, comme avec Nicolas Sarkozy en 2007, « demain, tout est possible ». Le plus drôle, c’est la discrétion nouvelle des instituts de sondage échaudés par un premier tour qui, une fois de plus — et c’est heureux pour la démocratie — a déjoué tous leurs pronostics même si, contre toute évidence, ils s’obstinent à ne pas vouloir le reconnaître…
Martine Aubry qui les pourfend volontiers mais seulement quand ils ne lui sont pas favorables, s’est appliquée à rallier « la gauche » du parti derrière son panache. C’est de ce côté, elle le sait, qu’elle trouvera les voix pour gagner. Et cette battante ne s’est interdit aucun artifice de campagne pour marquer ce positionnement fort à distinguer de la gauche prétendument « molle » de son rival.
Il n’est pas exagéré d’affirmer que dans cet exercice périlleux pour l’avenir du (ou de la) futur(e) candidat(e) PS, elle a largement dépassé les bornes que lui imposait son statut de secrétaire générale sortante du parti.
Jouant le tout pour le tout, la maire de Lille a entrepris de déconsidérer méthodiquement son rival avec une férocité électorale qui n’a d’égale que celle du chef de l’État. « Le changement vraiment, le changement enfin », comme elle le répète en boucle, sur un ton volontiers populiste, c’est elle ! Son adversaire n’est que « le candidat du système ». De… « l’establishment » ? comme dirait… Jean-Marie Le Pen ?
Jamais, sans doute, « La dame des 35 heures » n’a suscité autant d’affectueux espoirs dans cette droite UMP dont elle a toujours été l’une des cibles favorites. C’est qu’elle serait une adversaire plus coriace mais beaucoup plus facile pour le président sortant ! Jusque-là, son agressivité caricaturale a payé. Cette méchanceté politique délibérée sera-t-elle finalement récompensée ?
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