TOUT EST DIT

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jeudi 22 septembre 2011

Le jeu du chat et de la souris entre la "troïka" et le gouvernement grec

Après deux réunions téléphoniques avec le ministre des finances Evangélos Vénizélos, la Commission européenne a annoncé, mardi 20 septembre au soir que "de bons progrès avaient été réalisés".

La "troïka" – la délégation de la Commission européenne, du Fonds monétaire international et de la Banque centrale européenne – devrait revenir à Athènes au début de la semaine prochaine, près d'un mois après avoir quitté la Grèce, devant le manque d'avancées des réformes promises par le gouvernement, précipitant l'Europe dans une nouvelle crise.
Le communiqué de Bruxelles ne donne pas de dates précises. Et le ministre des finances grec doit poursuivre des discussions, lors de l'assemblée générale du FMI, ce week-end. L'enjeu est le versement d'une nouvelle tranche de 8 milliards d'euros du prêt de 110 milliards accordés en juin 2010, nécessaire pour éviter au gouvernement de se retrouver en situation de défaut de paiement.
Le gouvernement ne peut plus se permettre le moindre écart dans la mise en place des mesures car il a usé la patience de ses créditeurs. Chaque examen est de plus en plus tendu et vire au psychodrame.
"Quand il y a moins de drame, le train des réformes ralentit", a remarqué le représentant permanent du FMI à Athènes, Bob Traa, lundi 19 septembre, lors d'une conférence organisée par le magazine The Economist à Vougliamini, une banlieue balnéaire d'Athènes.
Le gouvernement grec a bien compris le message. Il s'est résigné à proposer de nouvelles mesures d'économies pour tenir ses objectifs budgétaires, qui viennent d'être révisés par le FMI, compte tenu d'une récession prévue à 5 % pour 2011 (contre 3,8 % en 2010). Le déficit budgétaire devra atteindre 8 % du produit intérieur brut (contre 10,5 % en 2010).
"IL N'Y A PAS D'AUTRE OPTION"
Le secrétaire général en charge de la politique budgétaire a présenté dimanche dans un courriel envoyé à tous les ministères, les quinze commandements de la "troïka", concernant le secteur public, parmi lesquels : "l'interruption des conventions à durée déterminée ou indéterminée, l'instauration du chômage technique dans tous les organismes publics, le gel des retraites d'ici 2015 et la fusion ou la fermeture d'une trentaine des organismes publics".
Bob Traa a insisté lundi en demandant au gouvernement de s'attaquer aux "tabous" de la fermeture des "sociétés publiques inefficaces", et de réduire les effectifs et les salaires. "Oui, il y a du personnel en excédent", a reconnu le ministre des finances, Evangélos Vénizélos.
Le plan sera présenté mercredi à l'issue d'un nouveau conseil des ministres. Il devrait notamment prévoir le départ de 25 000 fonctionnaires d'ici à la fin de l'année, la mise en chômage technique de 70 000 autres et un plafonnement des retraites aux alentours de 1 700 euros par mois.
Une augmentation de la taxe sur le fioul domestique est également annoncée, en plus du nouvel impôt sur les propriétés immobilières hautement impopulaire dans un pays où 70 % des personnes sont propriétaires.
Le représentant du FMI a toutefois mis en garde le gouvernement contre de nouveaux impôts : "ce ne serait pas soutenable ni économiquement ni politiquement".
Les nouvelles mesures d'austérité interviennent alors que la Grèce va connaître sa quatrième année consécutive de récession en 2012, avec un recul de l'économie estimé à 2 %, alors que cela devait être l'année du retour de la croissance.
Cela renforce le sentiment, chez une bonne partie de la population grecque, que le plan de la "troïka" et du gouvernement ne fonctionne pas. "Vous êtes tombé dans le piège de la récession", a déclaré à Bob Traa, un représentant du patronat grec. "Il n'y a pas d'autre option. Si on change, l'effondrement du pays se produira tout de suite", a répliqué le représentant de la "troïka" à Athènes.
Il devra aussi convaincre la rue. Les syndicats organisent mercredi une manifestation qui sera suivie, jeudi, par une journée de grève des transports. Des actions qui sont présentées comme un simple préambule.

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