TOUT EST DIT

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jeudi 22 septembre 2011

Une Eglise flottante

Les paroisses qui se vident inexorablement ou le million de jeunes des JMJ ?

L’inéluctable déclin ou le renouveau sous la bannière de nouvelles valeurs ? Difficile aujourd’hui de mesurer l’état de santé de l’Eglise catholique tant les signes qu’elle donne sont contradictoires.

L’enthousiasme mitigé qui caractérise l’attente de Benoît XVI en Allemagne est révélateur des sentiments ambivalents mais de toute façon désenchantés qui traversent la diversité des croyants de ce côté-ci du Rhin.

Il est à craindre que cette visite, placée par le pape sous le signe d’une introspection sur la foi ne réponde pas aux interrogations des fidèles sur l’évolution de leur communauté. Les allégories qui se veulent imperméables aux tourments de l’époque, ne suffisent plus à apaiser incertitudes.

Le catholicisme français peine, en effet, à trouver sa place dans une société en plein bouleversement. Il continue de renvoyer l’image d’une force résistante à la réalité au nom de dogmes de moins en moins fédérateurs. L’aveuglement de la hiérarchie sur la crise des vocations provoque une incompréhension grandissante des fidèles dont les églises sont peu à peu désertées. Il y a comme un vide entre les images plutôt décomplexées de Madrid et la position hermétique du Vatican sur la famille, la sexualité et les mœurs en général.

Le pape reste fidèle à la ligne qu’il a choisie et qui inspirait déjà la politique de son prédécesseur Jean-Paul II. Ne rien lâcher à l’Europe sur les principes et s’appuyer sur la force — beaucoup moins affaiblie qu’il n’y paraît — d’une Église dont les effectifs continuent d’augmenter partout ailleurs sur la planète. Moins vite que ceux des musulmans, mais suffisamment pour qu’on ne puisse pas parler de recul.

Presque un milliard deux cents millions de catholiques dans le monde, en progression régulière de plus de 1 % : voilà qui console le Vatican des persécutions de chrétiens qui laissent manifestement indifférentes les opinions occidentales. Benoît XVI, lui, ne faiblira pas.

Le moment n’est pas venu, par exemple, de se débarrasser d’interdits jugés fondateurs comme l’interdiction des mariages des prêtres. Dans les statistiques du congrès des évêques de France, on se féliciterait presque qu’ils soient encore 15 000…

La dimension sociale de l’église, aussi, apparaît quelque peu éclipsée par d’autres priorités dans le dessein du Saint-Siège. Elle est à nouveau en porte-à-faux dans une France sécularisée qui attend d’elle un engagement délivré d’un cadre moral en décalage avec la vie. Le message qu’elle pourrait faire rayonner par sa présence auprès des démunis et des exclus est brouillé par une fermeté en contradiction avec des principes généreux qu’elle met en application. Il est temps de dépasser cet entre-deux.

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