TOUT EST DIT

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mardi 13 septembre 2011

Faut-il encore payer pour la Grèce?

Les marchés financiers ne croient plus en l’efficacité des plans de sauvetage. Le scénario d’une faillite de la Grèce fait son chemin avec un coût de 25 à 40 milliards d'euros (Mds€) pour la France.
Des mots à la réalité, il n’y a souvent qu’un pas. L’éventualité d’une faillite de la Grèce, avec son corollaire immédiat, une sortie de la zone euro, constitue désormais une hypothèse de travail pour les dirigeants européens. Et notamment allemands. « Pour stabiliser l’euro, il ne doit plus y avoir à court terme d’interdiction de penser certaines options, dont celle d’une insolvabilité ordonnée », a déclaré hier le ministre allemand de l’Economie.

 Entendez une faillite 
Il y a encore un mois, la simple évocation d’une telle issue suffisait à clouer au pilori ceux qui osaient la formuler. Mais après plus d’un an de plans de « sauvetage » à répétition, il semble que l’Europe se soit rendue lentement (mais sûrement ?) à l’évidence : les milliards d’euros injectés dans l’économie hellénique n’auront pas permis à la Grèce de redresser ses comptes. Pis ! Ces aides, assorties de mesures d’austérité, auront exacerbé la colère des Grecs et risqué de sceller un divorce définitif entre Bruxelles et des opinions publiques nationales amères de voir leurs deniers se déverser à fonds perdus.
Les marchés chutent
Un tel constat de faillite aurait bien sûr un coût. On n’efface pas quelque 350 Mds€ de dettes sans que les créanciers n’en souffrent. Pour la France, l’ardoise est estimée entre 25 et 40 Mds€, supportés par les banques, les assurances (qui les ont provisionnés en partie) et par les épargnants eux-mêmes. « Les banques françaises peuvent faire face à tout scénario grec » et n’ont pas de problème de liquidités ou de solvabilité, a estimé, hier, François Baroin, le ministre des Finances.
Il semble que les marchés, qui chutent de façon vertigineuse depuis la semaine dernière et hier encore, entraînés par les valeurs bancaires, pensent autrement. Certains investisseurs poussent même à une recapitalisation, voire à une nationalisation partielle de BNP Paribas, du Crédit agricole et surtout de la Société générale.
Quoi qu’il en soit, pour qu’une faillite grecque ne débouche pas sur un scénario à la Lehman Brothers, une reconfiguration politique et institutionnelle de la zone euro s’avère indispensable. Un gouvernement économique, une Europe à deux vitesses… La France et l’Allemagne l’ont envisagé cet été. A elles de jouer, il y a urgence.

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