Les marchés financiers ne croient plus en l’efficacité des plans de sauvetage. Le scénario d’une faillite de la Grèce fait son chemin avec un coût de 25 à 40 milliards d'euros (Mds€) pour la France.
Des mots à la réalité, il n’y a souvent qu’un pas. L’éventualité d’une faillite de la Grèce, avec son corollaire immédiat, une sortie de la zone euro, constitue désormais une hypothèse de travail pour les dirigeants européens. Et notamment allemands. « Pour stabiliser l’euro, il ne doit plus y avoir à court terme d’interdiction de penser certaines options, dont celle d’une insolvabilité ordonnée », a déclaré hier le ministre allemand de l’Economie.
Les marchés chutent
Un tel constat de faillite aurait bien sûr un coût. On n’efface pas quelque 350 Mds€ de dettes sans que les créanciers n’en souffrent. Pour la France, l’ardoise est estimée entre 25 et 40 Mds€, supportés par les banques, les assurances (qui les ont provisionnés en partie) et par les épargnants eux-mêmes. « Les banques françaises peuvent faire face à tout scénario grec » et n’ont pas de problème de liquidités ou de solvabilité, a estimé, hier, François Baroin, le ministre des Finances.
Il semble que les marchés, qui chutent de façon vertigineuse depuis la semaine dernière et hier encore, entraînés par les valeurs bancaires, pensent autrement. Certains investisseurs poussent même à une recapitalisation, voire à une nationalisation partielle de BNP Paribas, du Crédit agricole et surtout de la Société générale.
Quoi qu’il en soit, pour qu’une faillite grecque ne débouche pas sur un scénario à la Lehman Brothers, une reconfiguration politique et institutionnelle de la zone euro s’avère indispensable. Un gouvernement économique, une Europe à deux vitesses… La France et l’Allemagne l’ont envisagé cet été. A elles de jouer, il y a urgence.
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