TOUT EST DIT

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lundi 19 septembre 2011

Égoïste

Dominique Strauss-Kahn n’avait pensé qu’à lui dans la suite 2806 du Sofitel de New York. Il a récidivé hier soir sur le plateau de TF1. Pas un mot d’excuse aux millions de Français qui étaient prêts à lui faire confiance avant le 14 mai. Pas un mot vraiment chaleureux pour le parti dont il était décidé à devenir le candidat. Pas un mot pour le pays qu’il voulait représenter et auquel, de toutes façons, son comportement public n’a pas fait honneur.

Ses supporteurs l’auront trouvé «vrai» et «poignant». Le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ne sont pas très exigeants avec leur champion. À leur jugement subjectif forcément conditionné par l’amitié et... l’admiration, on peut en effet en opposer un autre inspiré par le décryptage des 20 minutes d’une confession annoncée qui n’en n’a pas été une.

À l’américaine, avec la sincérité d’un comédien débitant mécaniquement un texte manifestement préparé - c’était ébouriffant de spontanéité - DSK a consenti «une faute morale». La belle affaire! C’était bien le moins qu’il pouvait reconnaître après avoir anéanti un avenir qui n’était pas seulement le sien pour «7 à 9» minutes de «plaisir» officiellement «précipité». Il ne faut pas se fier aux apparences, certes, mais à aucun moment la sincérité n’a affleuré sur ce visage de cire pétrifié par le message qu’il était venu faire passer. Rien, par exemple, sur la «légèreté» dont il s’est lui-même accusé et qu’il aurait été possible d’évoquer dignement pour comprendre ce qui peut bien pousser l’un des hommes les plus puissants du monde, attendu pour franchir la porte de l’Élysée, à prendre tous les risques en obéissant à une pulsion fugitive. À tromper la femme qu’il dit aimer plus que tout. À mettre les siens dans une situation intenable. S’il s’était confié là-dessus, alors là oui, on aurait pu écrire qu’il avait été vrai et poignant.

Mais le mot sexe, pourtant clé, n’a pas été prononcé une seule fois! Les zones d’ombre que constituent les précédents avec son ancienne collaboratrice du FMI Priotshka Nagy, même pas évoquées. Face à une Claire Chazal se contentant de lui passer aimablement les plats sans lui opposer la moindre contradiction, DSK, en bon avocat de lui-même, a pu dérouler confortablement son interprétation, pas fausse mais très avantageuse pour lui, du rapport du procureur Vance, suggérant qu’il l’avait clairement innocenté. Ce qui n’est pas le cas... Dans son argumentaire, il n’y avait plus qu’une seule coupable, la plaignante, considérée, pourtant, comme une employée modèle par son employeur, le groupe Accor.

Égoïste jusqu’au bout, l’ancien directeur du FMI a pourri la séquence, positive, des primaires du PS. Au passage, il a compromis sans état d’âme, et doublement, son «amie» Martine Aubry en confirmant - alors que personne ne le lui demandait - le pacte de désistement qu’elle aurait noué avec lui. Encore merci Dominique.

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