TOUT EST DIT

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mardi 12 juillet 2011

Et maintenant, l’Italie ?

Voilà plus d’un an qu’au chevet de la Grèce comateuse, les États de l’Eurogroupe et ses docteurs ès Finances administrent le même traitement : la saignée suivie de perfusions à coup de milliards et sans doute 110 de plus cet automne, moins pour sauver la Grèce que pour stabiliser l’euro dans son catéchisme monétaire.

Bien que le traitement ne semble pas réussir, l’addition des égoïsmes nationaux et les sempiternelles querelles autour du malade interdisent toute autre médication. Il est vrai que le traité de Lisbonne et les statuts de la BCE ne donnent guère de latitude aux « médecins ». Déjà, par rapport aux textes, les États et la BCE friseraient la limite juridiquement permise par les traités...

Voilà des mois, aussi, que le mot « contagion » est sur toutes les lèvres. C’est fait. Les doutes sur les capacités européennes à faire face à la crise ont propagé les virus grec, irlandais et portugais à l’Espagne mais surtout à l’Italie, la troisième économie de la zone Euro. Avec un scénario répétitif connu d’avance : la grimpée des taux d’émissions sous des intérêts enflant par peur du risque jusqu’à atteindre des montants un jour impossibles à honorer. En creusant encore plus la dette publique à l’origine de la situation (en Italie, 120 % du PIB à comparer avec les 85 % de la France et les 150 % de la Grèce). À cela s’ajoute le facteur politique d’un gouvernement Berlusconi en pleine déliquescence.

L’alerte est au rouge avec l’affolement général qui a gagné hier toutes les bourses et en premier lieu les valeurs bancaires engagées dans les diverses dettes souveraines. Un affolement également perceptible à Bruxelles où les ministres de l’Eurogroupe devaient, en principe, se consacrer aux suites du sauvetage grec. Autant dire que l’Italie a dominé la rencontre... pour finalement encourager Rome, sous une belle solidarité verbale et des propos lénifiants du style « l’Italie ne pose pas de problème », mais en priant le gouvernement de réduire les dépenses budgétaires, selon le leitmotiv cher à la chancelière Merkel. Que faire d’autre, sinon rassurer ? Les 750 milliards des fonds de stabilité devraient être doublés s’il fallait intervenir pour l’Italie. Impensable et impossible !

N’en déplaise à l’Allemagne, si elle ne veut pas recourir à la planche à billets, la zone euro a besoin d’une autre gouvernance, plus politique, plus interventionniste et vraiment fédérale jusqu’au niveau de la BCE de Francfort. Du moins, si l’Euroland veut survivre.

Cruelle ironie : les États-Unis, si le Congrès n’autorise pas une rallonge à ses 15 000 milliards de dollars de dettes, seront en cessation de paiement le 2 août, comme le sont déjà divers États dont le Minnesota. Une sombre perspective qui ne semble guère préoccuper les agences de notation obnubilées par les dettes européennes et toujours prêtes à rappeler le vieux continent au vertueux ordre monétaire et financier.

Il est vrai que l’Europe reste un nain politique emmailloté par les intérêts nationaux qui l’empêchent de grandir....

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