TOUT EST DIT

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mardi 12 juillet 2011

La zone euro n'exclut plus un défaut grec

Les ministres de la zone euro n'ont pas réussi à s'entendre, lundi, sur les modalités d'une participation du secteur privé à un nouveau plan d'aide à la Grèce.

 Incapable de s'entendre sur les modalités d'une participation du secteur privé à un nouveau plan d'aide à la Grèce, la zone euro a ouvert lundi la voie à un défaut grec, accélérant une vague de défiance généralisée sur les marchés européens. Paris et les Bourses européennes dégringolaient mardi matin dans le sillage de l'euro, alors que l'écart de rendement entre les emprunts souverains de l'Italie, désormais dans la tourmente, et ceux de l'Allemagne, références de la zone euro, a atteint un nouveau record à 339 points de base.
Au terme de huit heures de discussions qualifiées d'intenses par plusieurs diplomates, les ministres se sont séparés lundi soir sans clarifier quelles options de la participation des banques, compagnies d'assurances et fonds d'investissements à un second plan grec étaient envisagées, se limitant à charger un groupe technique de les étudier au cours des prochains jours. Surtout, ils sont revenus sur leur promesse d'éviter coûte que coûte un "événement de crédit" et un "défaut sélectif" en Grèce, perspective qui avait pourtant été spécifiquement écartée lors d'une précédente réunion de l'Eurogroupe, puis par les chefs d'État et de gouvernement des Vingt-Sept. Seule l'opposition de la Banque centrale européenne à cette possibilité a été reprise dans la déclaration finale.
Selon plusieurs sources, trois options d'une participation du secteur privé au nouveau plan grec restent sur la table. Mais au terme des discussions lundi, deux ont particulièrement la cote : celles d'un rachat de ses propres obligations par l'État grec et, principalement, celle d'un "swap" d'obligations grecques existantes contre de nouveaux titres à la maturité allongée, poussée par l'Allemagne. Cette dernière solution, qui permettrait de réduire de manière conséquente le fardeau de la dette grecque, avait déjà été proposée par Berlin et discutée début juin avant d'être finalement écartée, car elle impliquait un "défaut sélectif" de la Grèce, auquel s'opposaient la BCE et la France.
Clarification annoncée
L'ensemble de la zone euro s'était rallié à cette position après un accord entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, mais ce consensus a volé en éclats lundi, une semaine jour pour jour après que l'agence de notation Standard & Poor's a indiqué que la troisième option, celle proposée par la France d'un "roll-over" de la dette grecque arrivant à maturité d'ici 2014, entraînerait également un tel "défaut sélectif". Face aux vives divisions qui se sont matérialisées lundi soir et à la page blanche qui s'offre de nouveau à eux, les ministres ont chargé un groupe technique de clarifier les options disponibles au cours des prochains jours.
Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a indiqué que l'ambition des ministres des Finances était de pouvoir arrêter les contours du nouveau plan grec "dès que possible" et une nouvelle réunion de l'Eurogroupe pourrait être organisée d'ici une dizaine de jours, ont indiqué plusieurs sources. De manière inattendue, ils ont en revanche décidé de revoir de nouveau les conditions et le champ d'intervention du fonds de sauvetage "zone euro" (FESF), via notamment un allongement des maturités et un abaissement des taux d'intérêt des prêts versés au pays en difficulté. Mardi matin, le Premier ministre français François Fillon a assuré sur les ondes d'Europe 1 que l'UE, si besoin, pourrait encore augmenter la capacité effective de ce fonds, qui vient d'être portée à 440 milliards d'euros, auxquels s'ajoutent des prêts du Fonds monétaire international. Il a par ailleurs estimé qu'il ne fallait pas céder à la panique sur les marchés.

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