L'enquête d'avril des indices de popularité, au delà de ses enseignements intrinsèques, mérite d'être également analysée à l'aune du prochain scrutin présidentiel, et ce dans une optique historique et comparative. En effet, l’examen de la popularité des Présidents de la République, 12 mois avant l’élection présidentielle, que seule restitue la profondeur historique des indices de popularité Ifop / Journal du Dimanche(1), est susceptible de donner des éléments d'anticipation de la prochaine élection présidentielle, en dépit de la forte incertitude que revêt celle-ci, ne serait-ce que l'incertitude sur l'offre électorale qui sera présentée aux Français le 22 avril 2012.
La popularité de Nicolas Sarkozy, un an avant la fin de son mandat est de loin la plus faible (28% de satisfaits - 72% de mécontents), comparée à ses prédécesseurs s’apprêtant à solliciter de nouveau les suffrages des Français. L'écart s'agissant du pourcentage de satisfaits de Nicolas Sarkozy s'avère particulièrement élevé avec ses deux derniers prédécesseurs. Tombés dans des abîmes d'impopularité au cours de leur premier mandat, François Mitterrand et Jacques Chirac bénéficièrent d'une plus ou moins longue cohabitation (deux ans pour le premier, cinq ans pour le second) pour renouer les fils de la confiance avec les Français. Un an avant leur réélection, François Mitterrand et Jacques Chirac obtenaient dans le baromètre Ifop /JDD un score de 56% de satisfaits, légèrement supérieur même à l'étiage mesuré pour le Général de Gaulle, un an avant l' élection présidentielle de 1965, le premier scrutin de la Vème République au suffrage universel.
La comparaison Nicolas Sarkozy - Valéry Giscard d'Estaing illustre d'une autre manière la grande difficulté s’agissant de sa relation avec l’opinion publique dans laquelle se trouve l'actuel locataire de l’Elysée, à 12 mois des échéances électorales de 2012. En effet, la cote de satisfaction de Nicolas Sarkozy mesurée en ce mois d'avril 2011 est en deçà de 17 points sur les opinions positives et surtout de 30 points sur les jugements négatifs avec celle de Valéry Giscard d’Estaing(2), unique Président de la Vème République n’étant pas parvenu à obtenir sa réélection à l’issue de son mandat. A cet égard, les points communs fréquemment avancés entre les mandats Giscard et Sarkozy - jeunesse de ces deux Présidents, volonté de rupture avec leurs prédécesseurs pour ce qui est de l'exercice de la fonction présidentielle, ouverture politique au début du mandat mais également contraintes liées à la survenance de crises économiques majeures... - s'arrêtent s'agissant de l'indicateur de popularité. En effet, ce n'est que dans les tous derniers mois de son septennat (février 1981) que Valéry Giscard d'Estaing a connu une impopularité majoritaire quand Nicolas Sarkozy a été dans l'obligation d'intégrer ce paramètre, à peine 6 mois après son élection (3).
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