TOUT EST DIT

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dimanche 17 avril 2011

FOG "killer" de présidents

Après François Mitterrand et Jacques Chirac, le directeur du Point Franz-Olivier Giesbert passe à la moulinette Nicolas Sarkozy dans son dernier livre M. le Président*. Chronique d’un amour déçu. 

Le dernier rendez-vous n’aura finalement rien changé. Tout juste aura-t-il instillé un doute dans l’esprit de Franz-Olivier Giesbert. Forcément informé du projet littéraire du directeur du Point, le chef de l’Etat déploie ce 14 février 2011 tout son pouvoir de séduction. Nicolas Sarkozy tente d’impressionner son invité en étalant ses dernières lectures. Autant de livres qui désormais ne le quittent plus dans ses voyages.
Pour convaincre FOG qui anime depuis plusieurs années sur France Télévisions une émission littéraire, le président détaille au gré de la conversation ses lectures. FOG s’avoue bluffé. Le match entre les deux hommes sur leurs connaissances réciproques tourne d’ailleurs à l’avantage… de Nicolas Sarkozy.
C’est le dernier chapitre du livre. Le plus clément pour le président. L’épilogue s’achève sur cette note: "Nicolas Sarkozy n’est plus tout à fait le même. Il a peut être enfin commencé à se trouver. Il est fait ; il est fini."

"Spécialisé dans le registre saoulant"

Des quarante-neuf autres chapitres, Nicolas Sarkozy en sort éreinté. Une fois la lecture achevée, on a le sentiment que c’est plus le président qui a déçu Giesbert. Moins l’homme Sarkozy. Au fil des pages, l’auteur raconte avec cette plume précise, coupante, mêlant anecdotes et mise de lui-même son désamour. Il décrit un Sarkozy "vantard et ramenard", "spécialisé dans le registre saoulant de l’auto-justification et l’auto-célébration". FOG tente bien par moment de modérer sa déception. Le temps d’une demi-douzaine de chapitres. L’époque où le "taulier du monde" règle le conflit en Géorgie, la crise de l’euro et des banques. Jusqu’à l’affaire de l’EPAD…
Frappé par la malédiction de l’Elysée, Nicolas Sarkozy apparait ensuite paragraphes après paragraphes comme le "plus mauvais DRH de France". Surtout FOG insiste sur la paranoïa qui saisit le président vis-à-vis des médias. Mécontent d’une chronique dans Le Point consacrée à son épouse Carla, Sarkozy engueulera pendant quarante minutes Giesbert!

"Même mort, il continuera à donner des ordres"

Mais l’auteur n’est pas seulement déçu par la présidence de cet "enfant-roi", il l’est aussi par les sarkozystes. Claude Guéant? Un homme qui s’est, selon lui, "pas mal encanaillé au fil du temps". Il n’épargne pas non plus les ministres. François Baroin? "Monsieur bébé." Valérie Pécresse? "Déguisée en présidente d’association de parents d’élèves d’une école privée du XVIe arrondissement de Paris." Nathalie Kosciusko-Morizet? C’est "Nathalie au Pays des merveilles". Rachida Dati? "Une blague qui n’aura finalement fait rire personne." Seuls François Fillon et Rama Yade échappent à la grande faucheuse de FOG.
Mais en bon procureur, Giesbert hésite au moment de fixer les réquisitions. Si en filigrane, on sent bien qu’il ne pense pas qu’il puisse être réélu en 2012, l’auteur prévient: "Il n’a pas encore perdu. La France n’en aura jamais fini avec lui. Même mort, il continuera à aller de l’avant et à donner des ordres à l’univers."
* Monsieur le Président, chez Flammarion, 285 pages, 19,90 euros

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