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dimanche 17 avril 2011

Révoltes arabes: le PIB mondial pourrait être impacté

Alarmiste, la Banque mondiale met en garde contre une aggravation de la situation en Afrique du Nord et au Moyen-Orient qui pourrait faire «dérailler» la reprise dans le monde. Le FMI se dit prêt à agir.

Alors que les révoltes arabes se poursuivent, la Banque mondiale tire la sonnette d'alarme. À Washington, face aux 24 pays qui composent le Comité monétaire et financier international (CMFI) chargé de définir les grandes orientations politiques du Fonds monétaire international (FMI), l'institution a déclaré qu' «une aggravation des conditions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord pourrait faire dérailler la croissance mondiale».
Elle estime notamment que «si les prix du pétrole devaient augmenter fortement et durablement, que ce soit à cause d'incertitudes croissantes ou d'une perturbation significative de la production pétrolière, la croissance mondiale pourrait ralentir de 0,3 point de pourcentage en 2011 et de 1,2 point en 2012». La Banque mondiale a rappelé que la volatilité des prix du pétrole et des produits agricoles avait déjà été «encore plus forte» que d'ordinaire ces dernières semaines.

«Agir maintenant»

La Banque mondiale a toutefois tenté de rassurer ses interlocuteurs : pour le moment, l'impact reste limité aux économies locales elles-mêmes. Les révolutions en Tunisie et en Égypte ont par exemple amputé la croissance de ces deux pays d'environ trois points en 2011, par rapport à ce qui était prévu il y a trois mois. «La croissance en Égypte et en Tunisie devrait donc être d'environ 2,5% et 1,5% respectivement», précise la Banque. Un niveau très insuffisant par rapport à leur croissance démographique, dans un contexte de prix de l'énergie et de l'alimentation élevés.
À l'échelle internationale, ces perturbations économiques, «si elles en restaient au stade actuel, devraient avoir des répercussions limitées au niveau mondial», souligne la Banque mondiale. Son président Robert Zoellick a cependant exhorté la communauté internationale à agir dès à présent. «Attendre que la situation se stabilise, ce sera perdre des occasions», a-t-il déclaré

Le FMI sur le qui-vive

Le signal semble avoir bien été reçu par le CMFI. Ses 24 membres confirment ainsi que «les répercussions économiques immédiates des développements dans certains pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord demandent une attention particulière». Les cartes sont donc distribuées : à la Banque mondiale l'objectif de «renforcer son appui» dans ces deux zones et au FMI le rôle de mener «une évaluation économique» en vue d'un «plan d'action».
«Bien sûr nous nous tenons prêts à aider, sur le versant de l'assistance technique, et sur le versant du financement», a assuré le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, lors d'une conférence de presse. «L'exemple du Moyen-Orient a mis en lumière cette question, le fait que vous pouvez avoir de bons chiffres au niveau de la croissance sans viabilité», a-t-il ajouté. Des propos relayés par le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner : «Aujourd'hui, le changement en cours au Moyen-Orient appelle à repenser et réorienter l'engagement de la communauté internationale. Ces transitions concernent au final les gens: accroître leurs chances et leur liberté».

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