dimanche 17 avril 2011
Les "réunions Tupperware" de Hulot
Après l’annonce de sa candidature, l’ex-animateur télé veut prendre son temps.
Il est rentré en week-end chez lui, à Saint-Lunaire, en Bretagne. Le candidat Nicolas Hulot prend des forces pour la présidentielle. Content de son entrée en campagne, mercredi dernier à Sevran. "En vingt-quatre heures, 3.500 personnes ont laissé leurs coordonnées pour participer aux primaires sur notre site", s’enthousiasme Jean-Paul Besset, pilier de l’équipe de l’ex-animateur de télé. Signe encourageant pour eux qui rêvent de transformer en suffrages la popularité de l’écolo préféré des Français. Sept cent cinquante mille personnes avaient signé en 2007 le pacte écologique d’Hulot, 300.000 d’entre elles avaient participé à une étude sur leurs motivations et la majorité était prête à continuer l’aventure écolo. Un bon capital en somme. "On n’a évidemment pas accès au fichier, il appartient à la Fondation, précise Pascal Durand, codirecteur de campagne d’Hulot. Mais nous espérons qu’une partie de ces citoyens s’engage aujourd’hui."
Hulot n’a pas encore de local de campagne, ni même de budget. "On est un tout petit cercle. On n’a pas le parti, on va être moins pro que si on avait la puissance de feu de l’UMP ou du PS", témoigne Durand. La primaire est prévue pour le 23 juin: Hulot a donc deux mois pour l’emporter sur Eva Joly, qui mise sur les déplacements en province. Le nouveau candidat va faire la tournée des popotes écolos, loin des flashes et des caméras. Les dates ne sont pas encore calées, et elles ne devraient pas être publiques. Hulot se promènera une à deux fois par semaine. "Nicolas ne fera pas de meetings ou de réunions publiques, mais des réunions Tupperware, prévoit Jean-Paul Besset. Il s’assoit autour de la table, discute avec les militants, se met à leur disposition."
La télé près de chez vous sans journalistes. "Nicolas ne veut pas être un candidat médiatique", explique Serge Guérin, sociologue et l’un des initiateurs d’un appel d’élus et de personnalités pour Hulot. Cette stratégie, loin des médias, surprend un peu. "Avant les européennes, on avait fait un tour de chauffe, mais c’était ouvert, se souvient Dany Cohn-Bendit. Quand on veut faire une campagne, on rencontre des gens et c’est bien d’en parler, on ne fait pas ça en secret. Mais on verra, si Nicolas Hulot s’impose dans les sondages, c’est que leur choix marche."
Le candidat a aussi besoin de temps pour "continuer à se muscler", comme dit un proche, pour "travailler, travailler", dit Besset qui poursuit: "Il prépare le programme de transition, c’est l’objectif numéro un. Il doit traduire concrètement le changement de cap qu’il souhaite." Hulot prend son temps: "Il ne veut pas s’épuiser, Nicolas veut garder son énergie pour la vraie campagne, celle face aux Français", analyse Besset. Eva Joly, elle, se bat sur tous les fronts et va partout. Face au lièvre Joly, Hulot a choisi la stratégie de la tortue, sans garantie que cela finisse comme chez La Fontaine.
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