TOUT EST DIT

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lundi 11 avril 2011

Euphorie socialiste

Les socialistes sont euphoriques. Ils ont un programme (ou plutôt un « projet », ce qui est beaucoup plus vague) et ont passé une semaine sans se tirer des rafales de petites phrases assassines dans le dos, pendant qu’à droite ça flingue à tout va. C’est assez rare pour les inciter à crier victoire. Pour François Hollande, « le prochain président ne peut être que socialiste ». À se demander s’il est vraiment nécessaire d’organiser le scrutin de l’année prochaine ou si la primaire au sein du PS suffira…

Les rendez-vous des prochaines semaines devraient conduire à plus de prudence. Hier, Hollande, Aubry et Royal étaient côte à côte. Dès ce matin ils seront en campagne et se démarqueront les uns des autres.

Le projet socialiste est censé être applicable par n’importe lequel des nombreux candidats à l’investiture. C’est évidemment une illusion. D’abord, le texte ne tranche pas les sujets qui fâchent, comme le nucléaire. Ségolène Royal est contre, François Hollande est pour. Ensuite, certaines mesures ne seront applicables… par personne : le retour de la retraite à 60 ans sera impossible sans une baisse drastique du montant des pensions. Les socialistes le savent et ils ont repris la revendication des syndicats sans insister sur ce dossier pourtant emblématique. Quelle discrétion, moins de six mois après que les retraites ont été l’objet de toutes les manifestations ! Est-ce une façon d’entamer… la retraite sur les retraites ?

Et puis, il y a DSK… Aujourd’hui gendarme des économies mondiales, le directeur général du FMI impose des cures d’austérité tous azimuts pour sauver l’euro. En Grèce, en Irlande, au Portugal, en Espagne, les salariés sont sommés de travailler plus pour gagner beaucoup moins. Strauss-Kahn prônera-t-il le contraire en France, qui est également surendettée et en déficit chronique ? Ses camarades socialistes Papandréou (Grèce), Socrates (Portugal) et Zapatero (Espagne), à qui il a mis le couteau sur la gorge, réclamant, et obtenant, la baisse du salaire des fonctionnaires, le recul de l’âge de la retraite et la hausse des impôts, seront très intéressés de savoir par quel prodige le docteur DSK exclurait la France de ces mesures « d’assainissement ».

Que les socialistes profitent bien de l’euphorie actuelle, les débats qui les attendent vont la faire retomber vite.

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