TOUT EST DIT

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mardi 15 mars 2011

Un équilibre encore instable

Le pacte de compétitivité s'appelle désormais pacte pour l'euro. Ce nouveau nom accompagne la mise en place d'une sorte de gouvernement économique mais n'est pas le signe d'un assouplissement de la politique d'austérité, note El País. 

Dans dix jours [lors du Conseil européen du 25 mars], les dirigeants de l'Union européenne (UE) se réuniront pour mettre en place leur gouvernement économique. Ce sommet devrait faire date, car contrairement à tant d'autres il est porteur d'un projet vraiment décisif pour l'avenir. Le premier paradoxe tient au fait que, comme ça toujours été le cas dans l'UE, ce processus est l'aboutissement d'une crise, en l'occurrence celle de la dette souveraine, qui a été particulièrement violente et a ébranlé l'union monétaire autour de l'euro. Une fois de plus, l'UE a fait de nécessité vertu.
Lors de ce sommet, il faudra consolider ce qui a été convenu le 11 mars au cours de la réunion des 17 pays de la zone euro : moyennant un élargissement et un assouplissement du mécanisme d'aide aux pays en difficulté (440 milliards d'euros qui pourront servir à acheter directement de la dette des pays en butte à la spéculation, sans qu'ils doivent payer des taux d'intérêts exorbitants), on décide d'une politique économique à vocation structurelle. Baptisée pacte pour l'euro, cette politique prévoit un couplage des salaires et de la productivité, une plus grande maîtrise des déficits, le relèvement de l'âge de départ à la retraite, des plans de recapitalisation des banques en difficulté, la réduction progressive et annuelle de la dette publique.


Un nouveau tour de vis sur les conditions de vie des citoyens

Quoique nuancé par l'intervention des autorités européennes, le pacte pour l'euro reprend les propositions les plus dures d'Angela Merkel, notamment celles portant sur la rigueur salariale, l'ajustement budgétaire, l'assainissement financier, les conditions de travail. Merkel a les plus grandes difficultés pour convaincre les Allemands de mettre plus d'argent pour aider les pays périphériques à régler leurs problèmes économiques.
Le deuxième paradoxe a été formulé par le vice-président de la Commission européenne, Joaquín Almunia, qui a déclaré dans Le Monde que le pays confronté aux plus grandes difficultés en matière de restructuration bancaire [l'Allemagne] est celui-là même qui exige de ses partenaires européens qu'il entreprennent au plus vite d'importantes réformes.
Le troisième paradoxe porte sur le programme de ce gouvernement. Il existe un large consensus sur la nécessité d'un tel gouvernement, mais on peut regretter l'absence de débat sur ses conséquences pour les citoyens. L'ancien président de la Commission européenne, Jacques Delors, qui a tant bataillé pour que l'Union européenne ne reste pas une simple union monétaire, a qualifié l'examen annuel de la croissance présenté par José Manuel Durão Barroso de "document le plus réactionnaire qui ait jamais été produit par la Commission". Et les mesures destinées à réduire le chômage en Europe, qui touche 23 millions de personnes, sont purement et simplement passées à la trappe. Il n'y a même pas une allusion de pure forme à l'emploi comme priorité de la zone euro. Jusqu'à preuve du contraire, le gouvernement économique signifie un nouveau tour de vis sur les conditions de vie de la majorité des citoyens. Cherchez l'erreur.

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