lundi 21 mars 2011
Sombre dimanche pour Nicolas Sarkozy
Enfin un sondage grandeur nature non suspect de trucage ! Tout juste sera-t-on en droit d'objecter que l'échantillon ne rassemblait qu'une moitié de Français, que ceux-ci avaient la tête ailleurs, à Fukushima ou à Tripoli, et qu'à l'évidence ils n'étaient pas motivés pour désigner des représentants du suffrage universel appelés à disparaître dans le tourbillon d'une réforme absconse. Il s'agissait du dernier test avant la mère des batailles et ce tour de chauffe permet de sentir l'humeur du pays. Sans conteste, elle est à la défiance envers l'offre politique puisque l'abstention reste le premier parti. Quels qu'en soient les ressorts, cette désaffection massive souligne le doute et le désenchantement des Français. Elle doit certes inciter à la prudence dans l'analyse, beaucoup ayant considéré ces cantonales comme une non-élection, mais elle sanctionne Nicolas Sarkozy. Le chef de l'État reçoit un nouvel et sévère avertissement, dans la lignée des régionales, et continue de glisser sur une pente savonneuse. Le score de l'UMP marque un échec de sa stratégie de parti unique, lequel ne semble guère disposer de réserves de voix. Compte tenu de la consigne assez vague donnée hier soir par Jean-François Copé - ni front républicain, ni alliance avec le FN -, il se prépare un entre-deux-tours compliqué. La droite est bel et bien prise en tenaille entre un Front national qui défend ses thèmes identitaires et un PS qui capte le mécontentement social. Le premier réussit une percée historique dans ce type de scrutin qui, faisant la part belle aux notables, ne l'avantage pourtant pas, et tire bénéfice de la popularité de son chef de file. Le second - et au-delà la gauche - profite à plein de la démobilisation de l'électorat. Son bon score pourrait même donner quelques idées à Martine Aubry...
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