TOUT EST DIT

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dimanche 20 mars 2011

Moment français

Savourons ce moment où la France a fait basculer l'Histoire.

Evidemment que c’est tard! Et que la première démarche, solitaire et intempestive, avait braqué nos partenaires. Mais entre jeudi soir à New York et samedi à Paris, la communauté internationale se trouve mobilisée pour les droits du peuple libyen. Il a fallu l’inspiration de Bernard- Henri Lévy. Envoyé spécial en Libye (pour le JDD…), il a convaincu, de Benghazi, le président français de prendre la tête de ce combat. Comme il avait convaincu, il y a trente-six ans, Valéry Giscard d’Estaing d’accueillir les boat people et, il y a vingt ans, François Mitterrand de soutenir la Bosnie. Il a fallu le professionnalisme d’Alain Juppé, qui a mobilisé la machine diplomatique française pour entraîner. Et donner à l’action contre Kadhafi la légitimité indispensable de l’ordre juridique international. Il a fallu la concentration exceptionnelle de Nicolas Sarkozy. L’homme qui provoque des tensions et vit dans l’urgence se trouve à son meilleur quand la crise rencontre l’Histoire. Il n’existe jamais de bataille gagnée d’avance, même si les peuples partent à la guerre la fleur au fusil. Muammar Kadhafi n’a pas perdu sa capacité de rebond. La bataille de Benghazi risque de durer plus longtemps qu’espéré. Et notre pays pourra subir des pertes. Mais savourons ce moment où la France a fait basculer l’Histoire. La parole française se trouve applaudie à la fois au Moyen-Orient et aux États-Unis. "Plus nous avons du passé derrière nous, plus (justement) il faut le défendre, le garder pur", écrivait Péguy. Mais cette guerre a déjà sa victoire: la bataille pour le peuple libyen n’est pas un combat occidental. Menée sous l’égide des Nations unies, elle est appuyée par les instances du monde arabe. Ce n’est pas la guerre des civilisations. Mais un combat pour la civilisation.

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