TOUT EST DIT

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dimanche 20 mars 2011

Le canton et les canons…

Les cantonales constituent l’ultime élection au suffrage universel direct avant la présidentielle de l’année prochaine. Ce dimanche (et le suivant, en cas de second tour), seule la moitié environ du corps électoral est appelée aux urnes: il sera difficile, par conséquent, de s’appuyer sur les résultats des 20 et 27 mars 2011, pour se projeter au printemps 2012. Mais tout de même : si des tendances lourdes apparaissent, les futurs candidats à l’Élysée ne pourront en faire abstraction.

Les analystes, ce soir, se pencheront notamment sur le taux de participation. En cas d’abstention forte – hypothèse très plausible -, cela favorisera les partis qui, habituellement, mobilisent mieux que les autres, et qui se situent plutôt dans les extrêmes.

Le rendez-vous de ce dimanche dégage surtout un parfum de nostalgie, car l’élection des conseillers généraux est la dernière du genre. Eux-mêmes et les conseillers régionaux seront remplacés, en 2014, par des « conseillers territoriaux », qui siégeront à la fois dans l’assemblée départementale et au conseil régional.

Une page d’histoire se tourne, puisque ce changement s’accompagnera d’un redécoupage et d’un élargissement des cantons. Né sous la Révolution, du temps où l’on se déplaçait à cheval, cet échelon de base de la démocratie française a traversé les siècles parce qu’il répond toujours à un besoin essentiel de proximité. Celle-ci est querelleuse parfois, comme dans les textes de Brassens où se battent « les femelles du canton », mais rassembleuse beaucoup plus souvent.

Avec des accents musicaux, le mot « canton » nous vient – merci Larousse - de l’ancien provençal où il signifie… le « coin ». Un Coin de paradis, dirait encore Brassens, un abri sécurisant dans un monde sans frontières. Contraste saisissant entre cette relative quiétude et les fracas de l’univers sur fond de crise armée en Libye. Les canons d’une part, le cocon de l’autre…

A la prochaine échéance, dans trois ans, le coin va s’agrandir, mais il reste et restera cher au cœur des citoyens. Alors, une manière simple, ce dimanche, de lui rendre hommage: déposer un bulletin dans l’urne. Son canton, quand on l’aime…

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