TOUT EST DIT

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dimanche 20 mars 2011

Des frappes aériennes, et après ?

L'intervention tardive d'une coalition hétéroclite a donc commencé en Libye. On y trouve surtout des pays ayant de vieux comptes à régler avec le dictateur de Tripoli plus que des nations unanimement mobilisées pour défendre le droit à la démocratie d'une population en rébellion. Et à l'heure des premières frappes, chacun peut s'interroger sur la portée de cet engagement face à un adversaire dont la capacité de nuisance et l'habilité à rebondir ont fait leurs preuves depuis 40 ans. La seule zone d'exclusion aérienne ne suffit déjà plus, et le premier tir a eu lieu contre un véhicule terrestre menaçant la population. Les chars et lance-roquettes font en effet autant de victimes et de dégâts que des bombes d'aviation. Surtout ils occupent le terrain, à la différence des missiles et autres patrouilles de Rafale. Car l'axiome d'un conflit moderne demeure toujours le même, de la bataille d'Angleterre aux conflits en ex-Yougoslavie et à l'Afghanistan : une guerre contre un ennemi décidé, et Kadhafi a démontré qu'il l'est, se gagne et se consolide au sol. En s'engageant dans un affrontement armé, même légitime, la France et l'Angleterre ainsi que leurs alliés laissent beaucoup de questions sans réponses. Comment éviter des victimes collatérales ? Que veulent-ils et peuvent-ils faire concrètement en Libye ? L'objectif est-il d'obtenir le retrait de Benghazi, la destruction des armes lourdes du régime, ou le départ de Kadhafi et ses proches ? Comment réunifier le pays sans guerre civile ? Quelle politique avec les tribus et les actuels soutiens du satrape de Tripoli ? Comment maintenir l'ordre dans un pays désertique propice à la guérilla ? Les leçons de l'Irak devraient pourtant avoir été retenues. Dire qu'on veut instituer la démocratie ne suffit pas, il faut surtout en réunir les conditions locales. Cela aura un coût et exigera inévitablement du temps et des souffrances…

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