TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 12 mars 2011

 Davantage de civilité

C'est entendu : tout va mal ! La crise économique s'aggrave avec la hausse du prix des carburants et chacun en ressent les effets. Ne parlons pas des événements d'Afrique du Nord et du Proche-Orient, qui font craindre une hypothétique invasion d'immigrants. Ces diverses menaces, plus ou moins fondées, plus ou moins ressenties, font naître les peurs. Or la peur stimule le besoin de protection. Qui peut protéger sinon l'État, habitués que nous sommes à sa providence en de nombreux domaines ? Malheureusement, les caisses sont vides. Seule la rigueur pourrait les remplir. Nul sauveur ne se profile sur ce sombre horizon.

Tout un chacun se demande pourquoi nous en sommes là. La réponse n'est jamais « à cause de notre propre comportement ». Elle est le plus souvent « à cause des responsables politiques ». Or, comment croire en eux quand le monde de ces responsables retentit constamment d'accusations, de dénonciations, d'imprécations, d'invectives, voire d'insultes, quand on constate écarts de langage et amalgames. Cet état de chose est à vous dégoûter de tous, car chacun d'entre eux est impliqué, éclaboussé tour à tour surtout quand le soupçon, autre mal du siècle, se répand insidieusement par le bouche à oreille et dans les médias. Dès lors, nul n'apparaît pur, nul ne serait désintéressé. On cherche la motivation cachée, l'intérêt dissimulé. L'irréprochable a disparu et la confiance s'est envolée...

Plus de calme et de lucidité

Mais comment peut-on donc bâtir une société sur la défiance ? C'est sans doute à cause de tout cela que sera minée peu à peu notre démocratie. En effet, un beau jour, on croira se sauver en plébiscitant ¯ et c'est le danger de notre système présidentiel ¯ une personne, homme ou femme, donnant toutes les apparences de l'honnêteté, de la compétence, de la bonté attentive aux difficultés de chacun. On se jettera à corps perdu dans l'illusion de l'amélioration possible grâce au bon vouloir du nouveau souverain, plus que grâce à nos propres efforts. Pourtant, les choses résisteront à celui-là comme à ses prédécesseurs et l'on risque fort de se retrouver plus déçus et amers.

Les politiques ont grand tort de se fustiger mutuellement. Ils ne peuvent ainsi qu'accroître leur propre décrédibilisation et, avec eux, entraîner celle du système. Il est grand temps de cesser la recherche des boucs émissaires. C'est à la recherche des solutions qu'il faut s'atteler. C'est donc aux programmes plus qu'aux hommes qu'il faut s'intéresser.

L'intelligence, la perspicacité, la créativité ne manquent pas dans notre pays. Encore faut-il que nous sachions les mettre au service du Bien commun. Certes, la critique est nécessaire en démocratie, elle peut être constructive. En effet, on peut reconnaître ses erreurs et adapter sa conduite, la corriger, même si cela donne raison aux remontrances de l'adversaire politique. On peut créditer l'adversaire de ses bonnes idées, de ses réalisations constructives et non en faire fi sous prétexte qu'il est l'adversaire politique.

Un peu plus de sérénité et d'égards réciproques pourraient permettre de traiter plus lucidement les problèmes. Et n'oublions pas que les défoulements verbaux ou électoraux ne sont pas sans conséquences. On peut et même on doit, surtout dans la difficulté, faire preuve de lucidité et de civilité, de cette civilité qui permet la convivialité, c'est-à-dire le bien vivre ensemble.

0 commentaires: