samedi 12 mars 2011
Bercy les bons tuyaux
Lorsque le peuple gronde, les gens du Château réagissent parfois maladroitement. Marie-Antoinette, sur fond d’émeutes de la faim, se serait ainsi exclamée : “S’ils n’ont plus de pain, qu’on leur donne de la brioche !” L’anecdote, inventée ou pas, dit bien l’éternel décalage entre la base et le sommet.
Ce qui valait jadis pour la boulange vaut désormais pour les carburants. Dans les stations-services, les prix flambent comme jamais. Kadhafi, hostile au “sans plomb”, mitraille son propre peuple et les marchés s’affolent.
Chez nous, cependant, les taxes de l’État se taillent toujours la part du lion. Sur le total payé à la pompe, l’impôt représente de 50 % à 60 % selon les produits.
Aussi pouvait-on espérer, hier, un geste de la ministre de l’Économie. Mais non, elle s’y refuse, parce que les finances du pays sont à sec. L’argument budgétaire, certes douloureux, reste compréhensible. La suite, en revanche, devient extravagante. Christine Lagarde croit bon d’enrober l’affaire avec le bon sens du garagiste. Elle fournit à l’automobiliste français, afin de réduire sa facture pétrolière, mille précieux et “malins” tuyaux. Que chacun vérifie le gonflage des pneus, modère sa vitesse, adopte une conduite plus souple, coupe le moteur au feu rouge…
Et l’essence coûtera moins cher, après ça ? À trop infantiliser le contribuable, la reine de Bercy risque de faire le plein des mécontents. On dira alors qu’elle a poussé le bouchon un peu loin.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire