TOUT EST DIT

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samedi 12 mars 2011

Dompter la nature

Si le tremblement de terre qui a touché hier le nord-est du Japon s’était produit ailleurs dans le monde – y compris en Europe – il aurait eu des conséquences encore beaucoup plus désastreuses. Il est cent fois plus fort que celui qui a ravagé Haïti, l’année dernière, et pourtant les gratte-ciel de Tokyo, et la grande majorité des immeubles du pays ont résisté. Quel contraste avec le séisme de L’Aquila, en avril 2009, de bien plus faible intensité, et qui avait pourtant détruit la majeure partie de cette ville italienne, révélant au passage des failles béantes au niveau du respect de la réglementation et de l’organisation des secours.

Au Japon, les autorités et les habitants conjuguent depuis des décennies leurs efforts pour empêcher le renouvellement du drame de 1923, quand un séisme avait tué 140 000 personnes à Tokyo. Les Japonais ont été les premiers à définir des normes antisismiques et la prévention fait partie de leur culture : tout le monde possède son « kit » comprenant un casque, une lampe torche et une réserve d’eau.

Sur le plan technologique, les progrès les plus marquants ont été effectués depuis le séisme de Kobe, en 1995, qui avait fait 6400 morts. Les améliorations apportées ces quinze dernières années ont sans doute permis de sauver de très nombreuses personnes, hier. Car jamais l’archipel n’avait été touché avec cette force là.

Il reste que la protection absolue n’existe pas et que l’étape décisive reste à faire : elle concerne la prévision des séismes. Pas plus que les Italiens en 2009, ou que les Américains en 2010 à Haïti, les Japonais n’ont senti venir le cataclysme. Y parvenir à l’avenir est un défi majeur.

Face à la mer, c’est le contraire. Depuis le tsunami de 2004, de très grandes avancées ont été accomplies dans la détection des raz-de-marée conduisant de nombreux pays du Pacifique à prendre des mesures d’évacuation préventives, hier. On ne peut pas leur reprocher cette précaution qui se sera finalement avérée inutile, car personne ne peut rien quand le tsunami déferle. Là, pas de normes « anti-vague », la mer est la plus forte ! Deux trains ont disparu, au Japon : cette catastrophe est une leçon d’humilité pour l’homme, en même temps qu’un témoignage des progrès qu’il a accomplis (et qu’il peut encore accomplir) pour dompter la nature.

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