Au moment même où les Etats-Unis et l'Union européenne renforcent leurs sanctions contre le camp de Laurent Gbagbo, qui refuse de céder le pouvoir en Côte d'Ivoire, les Nations unies, dont le personnel est pris pour cible sur le terrain, peinent à s'entendre sur l'envoi de renforts et sur l'éventualité de nouvelles sanctions.
A l'heure actuelle, la mission onusienne sur place (Onuci) compte 9 000 hommes en uniforme, dont 1 250 policiers. Mais plus du tiers de ces effectifs sont déployés à Abidjan, dont les 800 militaires et policiers qui assurent la protection de l'hôtel du Golf, où est assiégé le président élu Alassane Ouattara. "La Mission se trouve ainsi dans l'impossibilité de faire face rapidement à toute détérioration de la situation en matière de sécurité dans d'autres régions, en particulier dans l'ouest ", explique Ban Ki-moon dans sa lettre aux 15 pays membres.A l'ouest, se trouve la frontière avec le Libéria, traversée chaque jour par plus de 600 Ivoiriens.
Le dernier bilan fait état de 247 morts et 49 disparus depuis l'élection du 28 novembre. Sur place, fin décembre, le chef des opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy, aurait passé la consigne aux casques bleus de faire preuve de plus de fermeté, tout en évitant la confrontation. " L'ONU ne se laissera pas intimider " a fait savoir Ban Ki-moon. Mais de là à voter de nouvelles sanctions visant, à l'instar de celles imposées par Washington, nommément Laurent Gbagbo, son épouse et trois de ses proches collaborateurs... Les Russes ont prévenu, ils s'y opposeront.
Le Conseil de sécurité pourrait être contraint de se contenter de sanctions contre une bande de " seconds couteaux ", reconnait un diplomate.
Alexandra Geneste
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