La fille du président sortant l'emporte sur son concurrent Bruno Gollnisch à l'issue du vote interne des adhérents. Son élection fait d'elle la candidate naturelle du parti à l'Élysée en 2012.
C'est une jeune femme de sa génération. Enfant de la télé, Marine Le Pen connaît par cœur plusieurs répliques des Bronzés. L'enfant inattendue de 68 - elle est née quelques semaines après la fin des barricades du Quartier latin- est incollable sur les lauréats de la Star Academy. Divorcée et mère, elle s'efforce d'assouplir certains points du programme du parti, comme l'opposition à l'avortement. Son aplomb, sa jeunesse et son nom en font vite une habituée des débats télévisés. La fille du président du FN évite avec soin toute accusation de racisme ou d'antisémitisme.
Stratégie de «dédiabolisation»
Et Marine Le Pen entreprend un effort de longue haleine pour tisser des relations courtoises avec les journalistes. La fille de Jean-Marie Le Pen brûle les étapes grâce à son père. Il la bombarde vice-présidente du FN dès avril 2003. L'année suivante, la voilà présidente du groupe FN au conseil régional d'Ile-de-France et député européen. Plusieurs figures du parti l'accusent d'être aussi autocrate que son père sans avoir sa légitimité et de vouloir transformer leur parti en un club de groupies. Ils sont poussés vers la sortie ou claquent d'eux-mêmes la porte. L'ascension de Marine Le Pen semble un moment remise en question par la contreperformance de son père lors de la présidentielle de 2007.La stratégie de «dédiabolisation» qu'elle avait inlassablement poursuivie pour bonifier l'image de Jean-Marie Le Pen et élargir son audience paraît un échec. Mais la vice-présidente du FN se monte opiniâtre. «En pillant notre discours, Sarkozy nous a affaiblis, mais à moyen terme, c'est nous qui en sortirons renforcés : grâce à lui, nous avons, en grande partie, été dédiabolisés», affirme alors cette avocate de profession. Marine Le Pen poursuit son enracinement électoral dans le Nord-Pas-de-Calais. Et continue à avancer, sans états d'âme apparents, jusqu'au redressement du FN lors des régionales de 2010. En dépit de la popularité dont bénéficie Bruno Gollnisch dans le parti, les adhérents du FN ont été au diapason des sympathisants -qui la plébiscitaient dans les sondages- et l'ont portée à leur tête.
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