samedi 15 janvier 2011
« C'est l'islam qu'on assassine »
« Nous rappelons, haut et fort, que ces meurtriers ne sont pas l'islam et qu'ils ne représentent en rien les musulmans. » Telle est la protestation de musulmans publiée sur Internet par RespectMag et reprise dans les colonnes de Libération (1).
Cela survient après le massacre de vingt et un chrétiens, à la sortie de la messe, devant l'église des Saints d'Alexandrie ; et après celui, deux mois plus tôt, à la veille de la Toussaint, de quarante-cinq chrétiens dans la cathédrale de Bagdad. De nombreux musulmans, citoyens de foi, de tradition ou de culture musulmane ou héritiers de cette culture, disent ne plus pouvoir se taire quand on tue en leur nom. « C'est aussi l'islam qu'on assassine en commettant ces crimes en son nom », ajoutent-ils.
Ils dénoncent les amalgames destructeurs qui nourrissent les extrémistes et entraînent tout le monde dans un engrenage de haine qui conduit à la mort, y compris à la mort de nombreux musulmans. En effet, les attentats et meurtres commis par les islamistes frappent, dans de nombreux pays, plus de musulmans, au total, que d'adeptes d'autres religions.
Ce n'est pas la première fois que des musulmans protestent ainsi et s'élèvent contre ces actes. Malheureusement, les médias répercutent davantage les attentats que les protestations qu'ils suscitent de la part des membres de la communauté musulmane, ce qui a laissé croire à leur indifférence.
Dénoncer cette folie meurtrière
On voit qu'il n'en est rien, au contraire, car ces pétitionnaires font preuve de courage. En effet, leur attitude fraternelle et sage les désigne comme cible aux « fous de Dieu ».
Comme le dit Magyd Sheriff, auteur-compositeur, « il importe d'expliquer aux Français de souche qu'il y a, dans notre pays, un islam apaisé, discret, généreux ».
La présidente de la Maison d'Averroès déplore, elle aussi, les préjugés nourris, de ce fait, contre les Français de confession ou de culture musulmane : « La plupart d'entre eux souffrent de l'image ainsi dégradée de leur religion. »
« Il nous faut dénoncer sans cesse cette folie meurtrière qui sévit au nom de la tradition religieuse que je professe et que d'autres avilissent et pervertissent », ajoute Gales Penkeikh, de Télé Islam.
On le voit, les musulmans fidèles se sentent atteints autant que les victimes dont, d'ailleurs, ils font souvent partie. Personne ne doit donc se laisser aller aux catégorisations faciles : ce n'est pas parce qu'il y a un criminel dans une famille que toute la famille peut être accusée. Gardons donc notre sang-froid, favorisons les rapprochements et la compréhension mutuelle pour opposer un front uni à ceux qui osent se définir comme « les fous d'Allah ».
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