dimanche 17 octobre 2010
Par où la sortie ?
Une poussée de fièvre ? Non Sire une montée de tension ! Pas beaucoup plus et même si parents d'élèves et syndicats s'inquiètent et craignent de voir l'action lycéenne se radicaliser, il faut revenir à un peu plus de mesure. Il n'y avait guère plus de 10 % de lycées perturbés par le mouvement, quelques bouts d'universités et les incidents sérieux restaient l'exception. La preuve qu'il n'y a pas eu multiplication d'affrontements avec les forces de l'ordre, c'est qu'on nous a parlé à longueur de matinée du jeune garçon blessé à Montreuil par une balle en caoutchouc. Certes les casseurs ont fait ici ou là leur sinistre besogne, mais plus on exagère la gravité du moindre accrochage, plus la pression monte et plus on accroît la peur du désordre. Pour le moment et malgré quelques trop visibles manipulations, le conflit intergénérationnel ne prend pas.
La meilleure façon d'éteindre un mouvement c'est de faire en sorte qu'il commence à dégénérer et de le diluer ensuite dans une problématique politique et sécuritaire globale. D'où la dramatisation excessive de la protestation lycéenne qui n'a pas fait sa jonction avec le mouvement ouvrier et des services publics où se joue véritablement l'avenir de la réforme des retraites.
Ce qui par contre est évident c'est que même si l'opposition à la réforme des retraites n'a pas grand relais dans la jeunesse, le malaise social est lui bien réel. Les lycéens s'inquiètent pour leur emploi et leurs mots d'ordre feront bientôt écho à ceux du mouvement syndical. En période d'ébullition, le sentiment de l'inégalité et de l'injustice peut rapidement devenir porteur d'une envie de changer la société. Le samedi n'est pas jour de classe. Si les potaches sont dans la rue il faudra peut-être y voir le signe que leur revendication d'un avenir meilleur peut se reconnaître dans un mouvement social qui reste fort même si les grévistes sont en baisse pour cause de fin de mois à boucler.
La question va se poser désormais de savoir comment sortir d'un débat dans lequel Nicolas Sarkozy ne peut pas se permettre de reculade pour d'évidentes raisons d'objectif politique. C'est lui seul qui a la maîtrise de l'agenda et le temps n'est pas loin où tout le monde devra sortir du jeu de rôle.
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