TOUT EST DIT

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jeudi 7 octobre 2010

Dramatisation


De tous les scénarios possibles pour cette réforme des retraites, celui qui se dessine désormais n’est sûrement pas le meilleur. Les principaux syndicats de cheminots ont déposé mercredi un préavis de grève reconductible à partir du 12 octobre en cherchant à amplifier la protestation. Ceux de la RATP, de certains réseaux de transport urbains, du secteur de l’énergie ou de France Télévisions l’avaient déjà fait. D’autres devraient leur emboîter le pas. La grève au port de Marseille et sur les terminaux pétroliers vient ajouter sa touche à ce paysage social français passablement troublé.
Le pire n’étant jamais sûr et la discussion au Sénat devant encore durer théoriquement dix jours, la porte de sortie pourrait alors être des concessions significatives venant du gouvernement. Elles devraient porter sur les points faibles de sa copie, notamment la retraite des femmes. Elles pourraient suffire à obtenir l’apaisement.
Du côté des responsables syndicaux, en tout cas, elles seraient bienvenues. Malgré les apparences, la plupart se gardent bien d’en rajouter dans la montée aux extrêmes. Certes les partenaires sociaux sont aujourd’hui entrés dans un rapport de force, en partie imposé par la détermination de l’Élysée. L’annonce de la grève reconductible est devenue une nouvelle arme qu’ils brandissent pour ne pas perdre la face. Mais ils savent déjà qu’il leur sera difficile de mener à bien une telle bataille. La CGT ou la CFDT, par exemple, ont toujours admis qu’une réforme des retraites était inéluctable. Est-il possible de durcir un mouvement quand la discussion est limitée aux modalités ? Les organisations syndicales attendent donc de pied ferme des aménagements dont elles se satisferont, à moitié convaincues, à moitié résignées. Comme la plupart des Français, d’ailleurs. La même logique faite de combativité et de prudence mêlées devrait prévaloir du côté de l’opposition socialiste au Sénat.
Pour le reste, ce temps de tensions montre une nouvelle fois que la France ne sait toujours pas conduire le changement dans le calme. Faute d’un dialogue social guère souhaité, le pays est condamné à bégayer.

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