TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 8 septembre 2010

L'effet quinquennat

De nombreuses formations politiques ont effectué leur rentrée ces derniers jours. Toutes se sont placées dans la perspective de la présidentielle de 2012, notamment les Verts en propulsant Eva Joly, le Nouveau Centre, en donnant des ailes à Hervé Morin, et les socialistes qui, bien que n'ayant pas encore choisi leur candidat, ne pensent qu'à ça. Sans oublier, bien sûr, le président Sarkozy, qui a lancé à Grenoble, par son fameux discours sur la sécurité, sa propre campagne en vue d'un second mandat.

Les esprits conciliants diront qu'il n'y a là rien que de très normal. Dans une démocratie, les partis sont conçus pour « candidater » au pouvoir et se doivent donc de préparer les élections. Mais on objectera que pour qu'une démocratie fonctionne avec la confiance des citoyens, il faut aussi que le pouvoir exécutif dispose du temps nécessaire à la mise en oeuvre des réformes pour lesquelles il a été élu. Ajoutons que ce temps de la réforme est d'autant plus indispensable que notre pays, à l'instar de tout le monde occidental, traverse une des plus graves crises de son histoire et que celle-ci appelle des mesures énergiques.

Or il est clair que l'instauration du quinquennat a réduit le temps disponible. L'exemple américain où le mandat présidentiel n'est que de quatre ans et où la majorité parlementaire est susceptible de basculer tous les deux ans, comme on le voit en ce moment même, montre que cet effet de calendrier peut être pire ailleurs. Ce n'est pas une raison pour le subir passivement. Il est de l'intérêt supérieur du pays, changement de Premier ministre ou pas, que le gouvernement poursuive pendant un an au moins sa tâche de redressement économique et financier. Il sera toujours temps, à la rentrée 2011, de se mettre en ordre de bataille pour l'élection du printemps 2012. Faute de quoi, même si personne ne songe à le rétablir, on regrettera le septennat que le général de Gaulle avait conservé dans la Constitution de la V e République, précisément pour disposer de la durée nécessaire à toute action en profondeur.

0 commentaires: